16 Janvier 2016
Les 4 ACG, dont fait partie Jean Miossec, ont réuni, en un seul livre, 70 témoignages, aussi bien d'anciens appelés, de harkis, de Pieds-noirs que d'anciens du FLN. « C'est ce qu'ils ont vécu, ce qu'ils ont pensé à ce moment-là et aussi ce qu'ils pensent aujourd'hui », explique le prêtre.
Deux de ces témoignages viennent d'habitants de Pontanézen. (Photo Apolline Le Gac-Frin)
Jean Miossec est né en 1935, à Plouzévédé, dans le Nord-Finistère. Appelé à faire ses classes en mai 1956, son service militaire, il l'a effectué en Algérie, à Khenchela, dans les Aurès d'abord, puis à Barika, dans les Hodna, de janvier 1957 à novembre 1958, au sein du 2e Régiment d'infanterie coloniale. « Je m'occupais du foyer », explique celui qui, en revenant, a repris sa « vie normale », a terminé son séminaire puis est devenu prêtre.
Au conseil d'administration six ans après son inscription
Et la vie suivra son cours pendant cinquante ans. Il officiera à Brest, puis dans la région parisienne, avant de revenir dans la cité du Ponant et de s'installer à Pontanézen. En 2008, il apprend par la presse que, quatre ans plus tôt, des anciens appelés ont créé une association, depuis lors devenue nationale.
Il s'y inscrit. « J'ai trouvé ça beau. Donner l'argent reçu pour avoir fait la guerre, pour la paix, agir pour la réconciliation des peuples. Déjà, à l'époque, j'étais d'accord pour l'indépendance de l'Algérie ». Six ans après son inscription, le voilà membre du conseil d'administration. L'assemblée générale a d'ailleurs lieu ce soir et demain, à Paris.
« Le premier soir, on écoute les nouveaux adhérents qui souhaitent s'exprimer ».
Des nouveaux au nombre de « 20 à 40 » chaque année. « Ils remplacent ceux qui décèdent... On se fait vieux ! », sourit Jean Miossec.
« Pour montrer que la guerre est réellement finie»
Le soir suivant est réservé aux projets en cours ou à venir. « Nos pensions servent à financer des formations de jardinier pour de jeunes chômeurs de Mostaganem, à l'éveil des enfants à l'écologie ? également à Mostaganem ? et à aider un foyer de 40 enfants autistes à Constantine ».
Mais les 4 ACG n'agissent pas qu'en Algérie. « Nous aidons également des paysans palestiniens à acheter des plants de dattiers ainsi que des chambres froides pour la conservation des fruits et, à Gaza, nous finançons l'accueil des enfants traumatisés par la guerre ». Car il s'agit bien de ça. De traumatisme. « On en parle, avec les lycéens. Mais, surtout, on cherche à ce qu'un traité d'amitié soit signé entre la France et l'Algérie, pour montrer que la guerre est réellement finie.
Car, il y a eu les Accords d'Évian mais rien après.
Jacques Chirac a initié la chose en 2003, puis ça a été laissé en plan. Alors, nous, on essaie de trouver des sillons pour que ça se fasse, pour aider les peuples.
On rencontre des députés. C'est long.
Mais on a réussi avec l'Allemagne, pourquoi pas avec l'Algérie ?
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux