27 Septembre 2021
Le préfet de l'Ardèche dévoile ce samedi une plaque à la mémoire des harkis de la cité Neuilly-Nemours de Largentière. Un morceau de l'histoire de ces hommes et femmes rapatriés par l'armée française en 1962.
Mohamed Mouslim devant la plaque mémorielle inaugurée ce samedi © Radio France - Pierre-Jean Pluvy
Mohamed Mouslim, 72 ans a eu de la chance. Engagé à 17 ans dans l'armée française, ses supérieurs ont refusé d'obéir aux ordres du gouvernement français en 1962 : ne ramener en France aucun harki. Mohamed était soldat à la demi brigade de fusillés marins. Il est arrivé à Marseille dans un bateau de l'armée. Il a passé avec sa famille deux mois dans un camp, puis il a été installé à Largentière en sud Ardèche avec 53 autres familles à côté de la mine où il a travaillé quelques mois.
Une des maisons de la cité Neuilly-Nemours à Largentière © Radio France - Pierre-Jean Pluvy
Une plaque pour ne pas oublier
La très vivante cité Neuilly-Nemours là où l'on a installé les harkis de Largentière n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il reste quelques maisons construites par l'armée pour les harkis, l'école a été rasée et un peu à l'écart les harkis sont fiers de montrer leur cimetière. Pas un carré musulman dans un cimetière, leur cimetière entouré de murs blancs impeccables. Leur mémoire. Cette plaque inaugurée ce samedi raconte cette histoire qui est un peu aussi celle de la France et de l'Algérie.
Le cimetière des harkis de la cité Neuilly-Nemours © Radio France - Pierre-Jean Pluvy
La cité a pris le nom de Neuilly-Nemours : Neuilly parce que le maire de Neuilly-sur-Seine, Achille Perretti a donné de l'argent pour la construction des maisons. Nemours parce que c'est l'endroit en Algérie d'où viennent la plupart de ces harkis. Nemours une petite ville située dans l'ouest algérien, aujourd'hui Ghazaouet.
Une demande de pardon très attendue
Lundi dernier, le président de la République a demandé pardon aux harkis. De très nombreux soldats algériens ont été tués par le Front de Libération National (FLN) : ils étaient accusés d'avoir combattu aux côtés de la France pendant la guerre d'Algérie. Quelques-uns ont pu être rapatriés en France.
Après le discours du président de la République, je n'ai pas dormi de la nuit. Mohamed Mouslim, 72 ans harkis de Largentière.
Mohamed attendait ce moment depuis 1962.
Une partie des harkis devant la plaque commémorative © Radio France - Pierre-Jean Pluvy
25/09/2021
- Cliquez pour voir les Vidéos de Riom (63) du 11-12 septembre 2021 -
- POUR ETRE informé des derniers articles sur harkisdordogne.com inscrivez vous : C'est ici