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Les harkis de la cité Beau Soleil à Avignon peuvent demander réparation

Enfants de famille harkis devant les immeubles de la cité beau Soleil à Avignon - Josette Lamri 

La cité Beau Soleil à Monclar est le premier quartier d'Avignon qui intègre le dispositif de réparation promis par le gouvernement. Les familles de harkis entament leur démarche après des années de souffrance, d'insultes et de peur.

Les familles harkis du quartier Monclar à Avignon peuvent depuis le 15 mai demander réparation après les années passés dans le quartier Beau Soleil.

Cette cité Beau Soleil a accueilli dans les années 60 les familles de harkis d'abord logées dans le quartier de la Balance. Elles avaient été contraintes de le quitter pour rénover ce quartier de la Balance.

Le quartier Beau Soleil est le premier quartier d'Avignon qui intègre le dispositif de réparation promis par le gouvernement.

26.000 dossiers ont déjà été déposés depuis un an en France. On ignore combien de familles ont habitées dans ce quartier Beau Soleil. Des ex-habitantes du quartier veulent se lancer dans les archives des bailleurs sociaux de l’époque pour retrouver les familles concernées.

Le montant des réparations sera calculé en fonction du nombre d'années passées dans le quartier. Les démarches sont à faire sur le site spécialement créé par le gouvernement pour les harkis : harkis.gouv.fr

Immeubles insalubres pour " se débarrasser " des harkis

Djamilla Herry Bouras avait 7 ans quand sa famille a quitté le quartier de la Balance. Cette fille de harki en garde un souvenir douloureux : " il fallait se débarrasser de nous. Donc l’Etat avait construit la cité Beau Soleil en bas de Monclar. Nous, on n’a pas grandi dans les camps mais on a quand même souffert ". Elle se souvient des immeubles presque insalubres où les familles vivaient entassées : " les logements étaient de très mauvaise qualité. Le bac de douché était dans la cuisine. Je me souviens de mon père qui se lavait à côté de ma mère qui cuisinait. Que vous soyez une famille de 2 ou 12 enfants, c’était un appartement avec 2 chambres, mal isolé, sans volets ".

Souffrance des parents et insultes

Avec une école Saint Roch pour cantonner ces enfants harkis. Josette Lamri, fille de harki demandera elle aussi réparation : " on a galéré, on a été insulté ; on nous a forcé à manger du cochon. Il fallait finir son assiette. Obligé sinon on prenait des gifles ". Elle n’a pas oublié non plus le sentiment de peur des familles de harkis : " avec la souffrance qu’ils ont vécus, j’ai le souvenir que mon père et ma mère nous disaient 'chuuut chuuut, il ne faut pas se faire remarquer, il faut se taire, ils vont nous foutre dehors'. La peur, c’était ça ".

Enfance malheureuse et échec scolaire à la cité Beau Soleil

Djamilla Herry Bouras évoque une enfance brisée, une jeunesse volée : "nous étions des enfants malheureux. Elle se souvient de la scolarité ratée qui caractérise les enfants des harkis : le parcours scolaire, c’était un échec. En 3°, on proposait aux filles un CAP cuisine et couture. Pour les garçons, c’était plomberie, mécanique ou menuiserie".

Parmi les souvenirs de Josette Lamri, il y a aussi la gentillesse des assistances sociales de la cité Beausoleil malgré les conseils équivoques aux parents : " surtout tenez bien vos enfants. Restez entre vous, ne passez pas la limite*. On aurait dit qu’on avait la gale ! Et il ne faut pas oublier les bagarres !* "

Djamilla Herry Bouras garde en mémoire cette violence : " tous les samedis soirs, il y avait des bagarres, les papas se disputaient entre eux, entre immigrés algériens et harkis, parfois de la même famille ".

L'Etat propose la " réparation d'une injustice, d'une vie âpre "

Cette cité Beausoleil est le premier quartier en Vaucluse à ouvrir droit à réparation pour les familles de harkis. Le directeur de l'office des anciens combattants de Vaucluse Franck Tison incite les familles à demander réparation : " cette forme de reconnaissance est importante. Beaucoup de logement avait des problèmes de chauffage, des infiltrations d’eau. La vie y était âpre. Cette démarche de réparation répond à un sentiment d’injustice car les harkis étaient rejetés à la périphérie de la ville ".

22/05/2023

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