25 Avril 2024
Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, lors d’une visite du camp harki de Saint-Maurice-l’Ardoise, dans le Gard.
Dix-sept familles, hébergées jusqu’en 1976 dans des préfabriqués reconnus plus tard comme insalubres, attendaient de savoir s’ils pourront bénéficier de la loi de 2022, portant reconnaissance de la Nation. La secrétaire d’État aux Anciens Combattants, Patricia Mirallès, confirme que le deuxième rapport qui sera dévoilé en mai intègre bien la cité Redon.
Une polémique semblait monter ces dernières semaines au sein de la communauté harki de Montpellier. Quelques familles, hébergées à leur arrivée en France dans la cité du Redon, réclamaient elles aussi de bénéficier de la loi du 23 février 2022, portant reconnaissance de la Nation et ouvrant droit à réparation. Elles étaient relayées dans ce combat par la Ligue féminine Harkis.
Un rapport officiellement remis au mois de mai
La secrétaire d’État aux Anciens Combattants Patricia Mirallès, à l’origine de la loi lorsqu’elle était députée, met aujourd’hui un terme au débat. " Le deuxième rapport de la Commission nationale indépendante Harkis (CNIH), sous l’égide de Jean-Marie Bockel, intégrera bien la cité Redon dans la nouvelle liste des sites ouvrant droit à réparation. Ce rapport sera remis en mai au Premier ministre ", indique-t-elle.
"Une juste réparation"
La ministre rappelle : " J’avais dit, au moment du vote de la loi, que nous connaissons l’histoire des harkis, que nous savons ce qu’ils ont vécu, et que nous irions au bout de la démarche. Mais nous devions pour cela mener un travail de recherche pour aller vers une juste réparation ". D’où la mise en place d’une commission chargée d’étudier tous les sites potentiels où les harkis ont été hébergées dans des conditions indignes, après s’être engagés au côté de l’armée pendant la guerre d’Algérie. En 2023, 45 nouveaux camps ont ainsi été intégrés à la liste des 89 premiers sites reconnus comme ouvrant droit à réparation, certains en milieu urbain, d’autres dans des hameaux de forestage. Parmi ceux-ci, on en dénombrait 7 dans l’Hérault, dont 4 à Montpellier : " le champ de manœuvre de l’ancien camp militaire, la cité Massaviols, la cité Portaly et Pont-Juvenal ".
Reconnue insalubre par le conseil municipal
La cité du Redon, dont les préfabriqués avaient été reconnus comme insalubre par le conseil municipal de Montpellier en 1974, fera donc partie de la seconde liste d’une quinzaine de sites qui sera prochainement dévoilée. Les 17 familles qui y ont été hébergées pourront ainsi solliciter l’indemnisation prévue par la loi : " 2 000 € pour les personnes qui y ont vécu moins de trois mois, 3000 € au-delà de trois mois, puis 1 000 € pour chaque année ", rappelle Mme Mirallès.
Quelque 100 M€ d’indemnisation
En janvier dernier, la CNIH avait annoncé que le cap des 100 M€ d’indemnisation avait été franchi. Deux ans après l’instauration de la loi, 11 588 Harkis ont ainsi été indemnisés, sur 13 498 dossiers présentés, soit un montant moyen de réparations de 8 641,70 € pour une durée moyenne de séjour de 5,3 années. " Après le pardon de la Nation exprimé par le Président de la République en septembre 2020, nous poursuivons ce juste travail d’indemnisation ", conclut Patricia Mirallès.
24/04/2024
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