22 Janvier 2014
Beur FM, Kader Arif et les enfants de harkis
Ils s'appellent Ahmed, Tom, Mohand, Kader... Ils ont tous la particularité d'être des enfants de harkis qui revendiquent haut et fort la mémoire et l'histoire de leurs parents. Le silence n'a jamais été dans leurs habitudes.
Et les auditeurs de BEUR FM ont pu le constater durant la soirée du mercredi 15 janvier 2013. Ce soir là, le thème du drame des harkis était le sujet sur lequel l'animatrice, Vanessa, invitait les auditeurs à réagir et à témoigner.
De 22 heures à 1 heure du matin, plusieurs témoignages ont été livrés à l'antenne ; parfois par des auditeurs sensibles à la douleur endurée par les harkis et leurs familles. Mais les témoignages les plus émouvants étaient ceux livrés par les enfants de harkis eux-mêmes.
Ainsi, Ahmed, fils de harki, a évoqué les difficultés qui sont encore celles de son père pour retourner en Algérie. Plus de 50 ans aprés la fin de la guerre d'Algérie, le père d'Ahmed ne peut toujours retourner en Algérie sur la terre de ses ancêtres.
Un autre enfant de harki a pris le soin de décrire avec émotion la douleur qui est celle de son père, encore aujourd'hui, de ne pas pouvoir se rendre en Algérie. En guise de lot de consolation pour
ce père non grata en Algérie, son fils prend toujours soin, à l'occasion de ses visites au pays pour voir de la famille, de systématiquement ramener en France dans sa valise un peu de cette terre d'Algérie. Cela afin d'offrir cette terre à son père harki, condamné à ne pas pouvoir séjourner sur le sol algérien. La question de la libre-circulation des harkis entre les deux rives de la Méditerranée n'est donc toujours pas règlée.
Mohand, pour sa part, a évoqué le tragique destin de sa famille. Condamné à fuir la Kabylie et l'Algérie durant l'été 62, l'arrivée en France de la famille de Mohand s'est résumée aux sinistres camps où ont été parqués les familles de harkis. Mohand est actuellement un enfant de harki éprouvé par la dureté du camp de Bias dans le Lot-et-Garonne.
Sur un autre registre, Rabah alias Tom, ainsi que Kader sont deux enfants de harkis ayant exprimé une position trés revendicative. Pour eux, le temps n'est plus seulement au témoignage. Le temps est également venu d'exiger réparation des préjudices que la France a fait subir aux harkis et à leurs familles du fait de l'abandon sur le sol algérien et des conditions d'accueil dans des camps en France.
Face à tous ces témoignages d'enfants de harkis, l'animatrice de la station de radio a alors évoqué le fait que le ministre délégué aux anciens combattants Kader ARIF était l'invité, le lendemain, du journal du matin de Beur FM.
Plusieurs auditeurs ont alors réclamé que le ministre délégué aux anciens combattants Kader ARIF, fils de harki de surcroît, soit interrogé par les journalistes de Beur FM sur le non respect des engagements du 5 avril 2012 du président de la République François HOLLANDE.
Devant les demandes répétées des personnes témoignant à l'antenne, l'animatrice Vanessa s'est alors engagé à transmettre dans la nuit une demande en ce sens à ses collègues journalistes de Beur FM chargés d'interviewer le lendemain matin Kader ARIF.
Finalement, le lendemain matin à 8h30, le ministre Kader ARIF, fils de harki, a pris place dans le studio de Beur FM avec un certain retard. Ce dernier a été questionné sur différents sujets mais le sujet des harkis et du respect des engagements du 5 avril 2012 n'a jamais été abordé. A croire le déroulement de l'interview du ministre, il n'y aurait même plus de problème de circulation des personnes entre la France et l'Algérie. Circulez, il n'y a rien à voir...
Avec une telle indéfférence du ministre délégué aux anciens combattants et fils de harki Kader ARIF, le père d'Ahmed foulera-t-il un jour la terre de ces ancêtres, la terre algérienne ? A l'évidence, la négative s'impose.
Article Source :
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux