28 Avril 2013
Le 12 mai prochain, des commémorations du 12 mai 1962 auront lieu aux quatre coins de la France. Des responsables d'associations de la communauté harkie s'activent en ce sens pour faire de ce 12 mai 2013, un grand moment de mémoire du drame des harkis. Parmi ces responsables d'association, il y a Alain Ferki, président de l'Association des harkis et des enfants de harkis des Pyrénées-Atlantiques.
En mai 2012, à l'occasion de la commémoration du 12 mai 1962 dans le beau département des Pyrénées-Atlantiques, le président Alain FERKI avait accordé un entretien aux harkis d'Ile-de-France. A la veille de l'édition 2013 de la commémoration du 12 mai 1962, ses prises de position d'hier sont toujours d'actualité aujourd'hui.
Les harkis d'Ile-de-France : Monsieur FERKI, le 12 mai prochain, à l'initiative de l'association des harkis et des enfants de harkis des Pyrénées Atlantiques, vous vous apprêtez à commémorer le 12 mai 1962. Pourquoi une telle initiative ?
Alain FERKI : Tout d'abord parce que la date du 12 mai 1962 est une date qui a du sens, une date qui à un lien direct avec notre histoire. Elle a un sens historique fort, ce fut le deuxième acte officiel après le 19 mars du gouvernement d’alors qui a été d’ordonner, de planifier, l’abandon des Harkis par son ministre des Armées Pierre MESSMER en expédiant un télégramme à destination des forces Armées d’Alger. Désormais, chaque année, nous commémorons cette date du 12 mai pour nous rappeler que notre drame a débuté le 12 mai 1962 par ce triste courrier.
Les harkis d'Ile-de-France : Le 12 mai prochain, que ferez-vous à l'occasion de cette commémoration ?
Alain FERKI : Ce jour-là, avec toutes celles et tous ceux qui souhaitent commémorer le drame des harkis, nous nous retrouverons devant la stèle dédiée aux Harkis sur la commune d’Oloron Sainte Marie. Nous serons accompagnés de tous les élus (maire d’Oloron, président du conseil général, sénateurs, conseillers généraux) enfin tous les Républicains sensibles à notre histoire et toutes les associations d'anciens combattants accompagnés de leurs portes drapeaux. Tous ensemble, nous nous souviendrons que le drame des harkis a officiellement débuté ce jour-là. La cérémonie elle-même débutera par la lecture du télégramme de Pierre MESSMER, ministre des armées du Général De Gaulle. Après cette lecture, nous observerons une minute de silence avant de déposer une gerbe devant le monument aux morts en mémoire des 150 000 harkis massacrés après le 12 mai 1962. La cérémonie se terminera par un verre de l'amitié offert par la municipalité. Ce sera alors pour moi l'occasion de clôturer la cérémonie par un discours sur les conséquences cette infamie.
Les harkis d'Ile-de-France : Sur la région de Pau, votre travail et votre investissement dans la préservation de lamémoire des harkis son très appréciés? Pourquoi un tel investissement ? Alain FERKI : Une mémoire qui n'est pas préservée, ni défendue est une mémoire condamnée à mourir. Comme beaucoup d'enfants de harkis, je refuse que la mémoire de nos parents s'éteigne. La commémoration du 12 mai 1962 est née d'une initiative des harkis d'ile-de-France et aujourd’hui nous la partageons pleinement. Tous ensemble aujourd'hui, sur tout le territoire, nous devons nous approprier cette journée et la faire vivre en mémoire de nos parents. Sur tout le département, nous mettons en œuvre le vivre ensemble basé sur la solidarité, la paix et le respect de la différence.
Les harkis d'Ile-de-France : Pour conclure cet entretien, si vous aviez quelques mots à dire aux harkis et leurs enfants, quels seraient-ils ?
Alain FERKI : Je leurs dis que le combat pour la mémoire et la dignité des harkis est une constance depuis ces dernière années. Je pense par exemple au colloque du 4 février dernier organisé à la Maison du barreau à Paris à l'initiative conjointe de la LICRA , de Harkis et Droits de l’Homme, de Harkis et Vérité, ainsi que des Harkis Ile-de-France. Qu'aujourd'hui, les harkis et leurs familles peuvent compter sur de sérieux défenseurs.
Qu'il y a des choses intéressantes qui ont été menées même si l’essentiel reste à faire. Nous y arriverons tous ensembles dans l’unité, c’est important. Durant ce dernier quinquennat, plusieurs députés du Parti socialiste et d’autre sensibilités ont déposé des amendements en notre faveur, il faut le souligner. Enfin, depuis quelques jours, nous avons un nouveau président de la République qui s'est engagé à parler vrai pour valoriser notre histoire dans la reconnaissance de notre revendication première. Si d’aventure des évènements venaient à en modifier le cours, alors ce jour là, mes amis, il faudra que chacun prenne ses responsabilités... Article source:30/03/2013 Harkis d'Ile-de-France
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux