8 Mars 2021
Commémoration du 12 Mai - Édition 2021
Coordinatrice Louisa MAMERI
1980 Présidente Nationale de la DIFMA (Défense des Intérêts des français musulmans rapatriés d’Algérie et de leurs enfants (4 + de décennies)
1985 - Porte parole du conseil national des français musulmans rapatriés
1981 - Conseillère du Recteur de la Mosquée de Paris
1985- Présidence du congrès National à Lille sur l’Islam en France et ses attendus
Coprésidente de la Diversité CNFD / LR et conseillère nationale
Chargée de Mission de Feu Monsieur JEAN LECANUET pendant plus de 15 ans
Présentation à la députation en 2002
Professeur à la CCI et divers emplois Préfecture
Conseillère Municipale de Rouen / Conseillère Métropolitaine
Membre du bureau exécutif de la Métropole
Chargée de Mission à l’international pour les relations économiques, culturelles etc
Formation universitaire
1972 IUT dept des carrières juridiques et judiciaires
Droit et Sciences de l’Education (licence - Maitrise - (Doctorat interrompu)
Formation DRH - APECEI
Je remercie toutes les personnes du Comité du 12 Mai de leur confiance.
La Mission, que je devrai qualifier de lourde charge, m’honore et m’oblige.
La commémoration de la journée historique du 12 mai 1962 (date mémorielle de tant de souffrances et de ressentiments)
est chargée de beaucoup d’émotions ( référence au télégramme adressé aux Autorités Militaires par Monsieur le Ministre des Armées Pierre MESSMER ..)
Tous les superlatifs de la lexicologie ne peuvent décrire cette lâcheté. Cette date fait revivre en nous, non seulement les terribles souffrances, mais tous les maux cuisants, en laissant derrière soi son pays, sa terre, sa culture, ses biens matériels et immatériels, souvent sa famille.
La lâcheté et l’abandon par un Pouvoir que nous considérons, sans aucun honneur.
Aujourd’hui, donneur de leçon à certains pays qui manquent au droit le plus élémentaire de l’humain et qui a lui-même refusé, selon l’expression triviale de « balayer devant sa porte » !
Je vous avoue humblement que les souvenirs douloureux de ce déracinement que je cherchais à enfouir au plus profond de mon être, resurgissent avec une acuité telle, que je m’interroge si l’armée a bien fait de nous secourir, au prix d’une désobéissance aux ordres et d’une carrière militaire, entravée, voire brisée ?
Oui, je constate amèrement que ces longues années ont maintenu dans une sourde souffrance la majorité de nos compatriotes. Est-ce digne d’une Grande Puissance (qui était au quatrième rang Mondial) de laisser nos enfants décédés sans sépultures dans les Camps de relégation ?
Dois-je relater notre Odyssée pour ceux qui ne peuvent mesurer l’état dans lequel, nous nous trouvions dans ces camps de la Honte où sévissaient des maladies contagieuses (tuberculose et autres...) Notre seul objectif était de chercher comment échapper à un terrible Destin .
Seuls, ceux qui le vécurent dans leurs chairs et leurs esprits sont peut-être en capacité de le raconter.
Nos parents pour la grande majorité, ont subi un déséquilibre physique et mental:
Regrets, ressentiments ont cédé à la résilience et à l’abnégation.
Ils étaient animés par l’instinct de survie le “ sauve-qui-peut ”, afin d’épargner l’avenir de leurs enfants, déjà très mal engagé par une scolarité de fortune, dispensée par des appelés du Contingent.
Après les Camps de RIVESALTES, de St MAURICE l’ARDOISE, de BIAS, des Hameaux de Forestage, bien d’autres s’en suivirent. Je donne volontairement, l’exemple du Camp de GONFARON dans le Var “le pays des Ânes Volants ”. L’école communale se trouvant à 4 km de la forêt, où se situait le lieu de Vie, tenu par un Chef de Camp qui gérait toutes les familles jusqu’à leurs subsides.
Les Camps de Transit, réservoir d’une main-d’œuvre qui manqua considérablement en cette époque de Plein Emploi (les trente glorieuses). On chercha à suppléer cette situation de manque de main-d’œuvre par ces travailleurs dociles dans les Régions Industrialisées et pour les plus chanceux des emplois de 5ème catégorie (balayeurs, éboueurs etc.)
Ce récit n’est pas exhaustif, loin s’en faut !
À méditer !
Aujourd’hui, nous ne devons plus nous laisser guider par autrui et refusons toutes formes d’ingérence dans nos affaires.
Soyons Responsables, nous avons une impérieuse obligation de fédérer toutes les bonnes volontés, avant de n’avoir que des regrets.
Ne laissons pas cette opportunité nous échapper par un égo surdimensionné. Il y va de l’Avenir de nos enfants, que dis-je de notre descendance !
Soyons les Artisans de notre UNION quel qu’en soit le Prix !
Soyons les Acteurs indispensables de la Réconciliation des Mémoires !
Nous devons être partie prenante et fort active dans le Levier Politique de notre Pays et ce, dans tous les domaines.
Commémorer c’est se rappeler d’une personne ou d’un évènement.
Pandémie oblige, j’invite tous les participants à cette commémoration à respecter les mesures sanitaires en vigueur.
Fraternellement à vous.
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