28 Février 2017
Boaza Gasmi, président du Comité National de Liaison des Harkis (CNLH) avec son porte-parole Mohand Saci et Mohamed Badi - responsable des relations presse Julien Pellicier
Le Comité national de liaison des harkis organise un colloque national, le 18 mars à Agen, auquel sont invités tous les candidats à la présidentielle
"En tant que Français, que harkis, nous voulons être acteurs de l’élection présidentielle", introduit Boaza Gasmi.
Le président du Comité national de liaison des harkis (CNLH) a bien entendu les récents propos d’Emmanuel Macron à Alger qui ne sont pour lui " que la moitié de la vérité ". Mais ce sont surtout ceux tenus le 25 septembre par le président de la République qui lui restent en tête.
A l’occasion de la dernière journée nationale d’hommage aux harkis, François Hollande avait en effet reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ".
"Le comité veut que cette déclaration soit gravée dans le marbre de la loi, poursuit Mohand Saci, le porte-parole. Dans 60 jours, il ne sera plus là. Et après son départ, ce ne seront plus que des paroles…"
Les candidats invités à Agen
Demandant toujours une loi de réparation et de reconnaissance, le CNLH s’invite donc dans la campagne présidentielle en organisant, samedi 18 mars à Agen, un colloque national auquel prendront part des responsables associatifs de toute la France et auquel tous les candidats à l’élection présidentielle sont invités.
"Avant, on se positionnait. Cette fois, ce sera différent, promet Boaza Gasmi. Chaque harki et enfant de harki votera pour qui il veut. Mais chacun saura voir comment les candidats se positionnent par rapport à notre communauté."
21/02/2017
Boaza Gasmi lors dune manifestation pro harkis, en août dernier à Villeneuve-sur-Lot./ photo F.P.
Le Comité National de Liaison des Harkis organise un colloque au Stadium d’Agen (21 cours Washington) le 18 mars à partir de 14 heures.
Cet événement vise à attirer – outre de nombreuses associations de harkis venus d’autres régions de France – l’attention des candidats à la présidentielle sur le sort de ces anciens combattants de la guerre d’Algérie et de leurs familles. « Nous réclamons une véritable justice concernant les préjudices subis par les harkis depuis plusieurs décennies, explique l’un des organisateurs de ce colloque, Boaza Gasmi, années vécues dans les camps et les hameaux de la honte, sans aucun respect des droits de la République, ni aucune reconnaissance des morts pour la France, des victimes des massacres, des veuves qui ne sont pas reconnues et des enfants en tant que pupilles de la Nation.
La France, cinquante-cinq ans après, tarde à reconnaître ses enfants et nous disons ceci aux candidats à la présidentielle : les harkis ne disparaîtront pas les bras croisés ; des actions dures seront entreprises si le ou la prochain(e) président(e) n’entreprend pas des initiatives pour trouver une solution juste pour régler ce contentieux qui dure depuis un demi-siècle. »
Ce colloque entend être une réponse aux propos tenus le 25 septembre 2016 par le président de la République François Hollande, qui a déclaré : « Cette vérité est la nôtre, et je l’affirme ici clairement, au nom de la République. Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d’accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France. Telle est la position de la France. » Le rendez-vous fixé le 18 mars à Agen se veut également une réponse aux récents propos d’Emmanuel Macron sur la guerre d’Algérie, et ayant suscité un vif émoi du côté des harkis.
SÉBASTIEN BOUCHEREAU
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