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Les harkis exclus par la Ville de Montpellier (34)

Retour en arrière

Ça vous a peut-être échappé

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La famille Castre fait tout pour tenir les harkis à l’écart de la Maison des Rapatriés

 

« Malgré l’épisode des sous-hommes, Georges Frêche au moins a toujours aidé la communauté harkie », se désole Rabah Bensaïdi, qui multiplie les lettres à la mairie pour tenter d’obtenir un bureau au sein de la Maison des rapatriés, ou au moins tenter de comprendre les blocages. Pour ce harki qui a connu les camps à son arrivée en France où il passera quinze ans de sa vie, le devoir de mémoire est le principal objectif de l’association qu’il préside.

« Nous participons aux commémorations militaires, nous aidons les familles au cas par cas à remplir des dossiers de demande d’aides aux anciens combattants auprès de l’Office national des anciens combattants, etc. » Mais sans local pour recevoir ces familles et organiser ces commémorations, difficile pour l’association de travailler.

En 2004 pourtant, Rabah Bensaïdi obtient une attestation datée de 2004 et signée de la main de Frédérique Barrandon, alors directeur de la Maison des rapatriés, autorisant l’association Projet avenir harkis à être domiciliée et avoir son siège à la Maison des rapatriés de Montpellier.

« Il manquait seulement de la place à ce moment-là. Mais depuis 2004, rien de libre ? » s’étonne le président de l’association, qui attend depuis treize ans qu’une place se libère. Les difficultés démarrent en effet sous la municipalité Mandroux.

Des locaux mal organisés

Pourtant, de la place, la Maison des rapatriés pourrait en faire ! « Plusieurs bureaux ont été transformés en réserves de marchandises et de cartons divers. Ces mêmes bureaux sont utilisés comme dépôts, ce qui modifie leur usage initial », signale Rabah Bensaïdi dans une lettre adressée à Pierre Ferran, désormais directeur de la Maison de la démocratie, le 2 avril 2016.

 

La Maison des rapatriés dispose même d’une salle de musculation… « L’association Projet avenir harkis n’a jamais fait partie de la liste d’attente prioritaire pour un local », confirme anonymement un agent de la Maison de la démocratie, qui précise également : « La Ville et ses différents successeurs ont toujours fait en sorte que les harkis n’entrent pas dans la Maison des rapatriés pour ne pas casser les pieds aux rapatriés d’origine européenne. »

Comprendre ici que les pieds-noirs font barrage à l’entrée des harkis dans la Maison des rapatriés. Pieds-noirs représentés notamment par l’association Alger Club, dont sont membres Marlène Castre, adjointe d’Hélène Mandroux déléguée à la Maison des rapatriés, et Gérard Castre, adjoint de Philippe Saurel délégué à la vie associative, la Maison de la démocratie et les Maisons pour tous.

Associations sans rapport avec les rapatriés

Marlène Castre est d’ailleurs l’actuelle présidente de l’association Alger Club, association pied-noir. Lorsqu’elle était élue, c’était son mari, Gérard Castre, qui présidait l’association.

Le nom de Castre apparaît également dans les statuts d’une seconde association, Association pour le jumelage de la ville de Montpellier et de Fès. En effet, bien qu’élu et délégué à la vie associative, Gérard Castres est membre du bureau de cette association et signataire de ses statuts.

Cette association occupe également un local au sein de la Maison des rapatriés. « Quel rapport entre une association sur le jumelage entre Montpellier et Fès et les rapatriés ? » s’interroge Rabah.

Une question légitime, puisque l’objet de la Maison des rapatriés est d’accueillir et de répondre aux questions des personnes victimes du rapatriement. Une situation d’autant plus étrange que cette association est désormais caduque, puisqu’aucune AG n’a eu lieu depuis plusieurs années. « C’est simplement une association écran, pour occuper l’espace ! » dénonce Rabah Bensaïdi.

C’est d’ailleurs le local d’une autre association harkie que Marlène Castre a récupéré pour l’association fantôme de son mari, celui de l’Association des anciens combattants harkis. Impossible alors pour Projet Avenir Harkis de prétendre à une place qui se libère… Et que dire des deux associations de généalogie également présentes à la Maison des rapatriés?

Au total, 18 associations sont domiciliées à la Maison des rapatriés, mais seule l’association Projet Avenir Harkis ne dispose pas d’un local.

Patricia Miralles a également fait entrer l’association de ses parents pour faire barrage à la demande de local de Rabah Bensaïdi, comme le confirme la source anonyme de la Maison de la démocratie. « Quand j’entends que Patricia Miralles travaille pour la citoyenneté, ça me donne envie de gerber ! » appuie Rabah Bensaïdi.

En attendant une solution plus pérenne, Rabah Bensaïdi, par ailleurs adhérent de l’association ANFANOMA, Association Nationale des Français d’Afrique du Nord, d’Outre-Mer et de leurs Amis, utilisait le bureau de cette association pour recevoir les adhérents de Projet Avenir harkis.

En 2010, Jacques Martin, président de l’ANFANOMA, est obligé d’arrêter d’aider l’association de Rabah Bensaïdi. « La possibilité d’utiliser une fois par semaine le bureau de l’ANFANOMA vient d’être lourdement combattue par l’ensemble des responsables de la Maison des rapatriés. Je considère pour ma part qu’au nom du sang versé les harkis ont autant de droits que les rapatriés de confession chrétienne ou judaïque. Tel n’est, semble-t-il, pas le cas. »

« On nous a fait passer pour des voyous ! »

Si une place à la Maison des rapatriés est systématiquement refusée à Projet avenir harkis, un local municipal de substitution a été proposé à l’association.

« Nous avions un local en 2010 à Val-de-Croze, que Patrick Vignal, alors délégué à la Maison de la démocratie et aux Maisons pour tous, m’a demandé de céder pour une association sportive. Avec la promesse d’un bureau à la Maison des rapatriés, j’ai accepté », se souvient Rabah Bensaïdi, qui n’a, bien sûr, jamais vu l’ombre d’un local se libérer à la Maison des rapatriés.

31, Rue Emile Chartier dit Alain, 34000 Montpellier

Contactée à de multiples reprises à ce sujet, Patricia Miralles, actuelle déléguée à la Maison des rapatriés, a fait la sourde oreille et n’a jamais donné suite aux sollicitations de la Mouette.

En vacances, Gérard Castre n’a pas non plus souhaité réagir, mais n’a pas manqué de signaler : « Cette association a eu des locaux ACM et n’a jamais payé son loyer. D’où son expulsion. »

Une dette dont se défend Rabah Bensaïdi : « Un local nous a été proposé en remplacement de la Maison des rapatriés, mais pourquoi aurait-on dû payer un loyer ? J’ai aussi reçu une taxe d’habitation, mais on est une association ! C’était incompréhensible ! » Cette dette a depuis été effacée par la municipalité Mandroux.

« On a eu aussi un problème dans ce quartier. Lors d’une bagarre, des jeunes ont planqué un fusil chargé dans le couloir de notre local. Il y a eu un rapport de police. Bien sûr, certains en ont profité pour nous faire passer pour des voyous ! » argue Rabah Bensaïdi.

« Ce bureau, ce serait pour nous l’opportunité de recevoir les harkis et leurs familles pour les aider dans les recherches d’emplois réservés aux enfants de harkis, dans les demandes d’allocations des anciens combattants, dans la constitution de dossiers de médailles, etc. Cela nous permettrait aussi de mieux organiser les commémorations, nos expositions, etc. »

En attendant de trouver une meilleure solution, les AG de l’association, faute de pouvoir accéder à la salle commune de la Maison des rapatriés, se déroulent sur le parking du Simply Market au Mas Drevon, ou à la cafétéria du Casino de Celleneuve

Coralie Pierre

Baisse de subventions inexpliquée

« On n’a pas besoin de budget faramineux, on organise des expositions, on achète chaque année des gerbes pour les commémorations, quelques boissons pour les pots de l’association… Mais à l’heure actuelle, nos subventions sont passées de 1 250 € à 1 000 €. Pour une petite association comme nous, 250 €, c’est beaucoup ! » La subvention de l’association a en effet baissé en 2014 sous Gérard Castre, alors même que les autres associations n’ont subi aucune baisse.

Famille Castre : vers un conflit d’intérêts ?

Que dire d’une famille qui s’échange des postes d’élus et de présidents d’associations ? Tandis que Marlène Castre est déléguée à la Maison des rapatriés sous le mandat d’Hélène Mandroux, son mari, Gérard Castre, est président de l’association pied-noir Alger Club. Devenu adjoint au maire sous Philippe Saurel, c’est Marlène qui prend la présidence de l’association.

Une association qui, bien sûr, bénéficie de subventions de la Ville, notamment étudiées par Gérard Castre, et qui possède même un numéro SIREN, réservé aux associations ayant des activités commerciales. « Les Castre organisent dans la salle commune de la Maison des rapatriés des repas à 35 € par personne tous les mois depuis des années et se font du beurre sur le dos de la Ville ! » nous confie une source anonyme, anciennement élue sous la mandature d’Hélène Mandroux.

Et que dire du fait que Gérard Castre, bien qu’élu, soit toujours membre du bureau d’une autre association, celle pour le jumelage de la Ville de Montpellier et de Fès, qui, bien que caduque, occupe toujours un local transformé en salle de musculation au sein de la Maison des rapatriés ?

Gérard Castre est-il dans une situation de prise illégale d’intérêt, prévue par l’article 432-12 du Code pénal ? Car un élu membre d’une association ne doit pas participer aux délibérations et votes de la collectivité locale concernant l’octroi d’une subvention ou d’un marché public par l’association.

Réciproquement, il doit s’abstenir d’intervenir dans la gestion de l’association pour les projets directement en lien avec la collectivité locale. Ce délit est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction.

12/07/2017

L'Agglorieuse

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S
Bonjour je suis bien d'accord avec ce que vient d'annoncer monsieur Rabah bensaidi au sujet de la maison de rapatrier j'ai téléphoné ce matin afin d'adhérer à cette association un refus catégorique madame Castres me répond qu'il n'y a pas assez de place dans le local pour y accepter un adhérent et que cette association figurer simplement pour faire des voyages manger des galettes de rois et faire un dîner dansant je me suis posée la question si je te les phone et un office de tourisme ou à la maison de rapatrier il va falloir y mettre fin et tout a une fin les subventions du gouvernement ne sont pas dédié aux associations pour manger des galettes des rois ou pour partir en balade il y a abus de pouvoir mais tout a une fin heureusement
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B
Soltan me contacter merci 0652203511