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60 ans du cessez-le-feu en Algérie: l'ancien harki clame son amour pour la France Châtellerault (86)

Boumédienne Bouhassoun, dans sa maison de Châtellerault, où figure en bonne place son diplôme de chevalier de l’ONM. © Franck Bastard

Engagé au côté de la France, Boumédienne Bouhassoun a dû s'enfuir de l'Algérie pour Châtellerault où il a fondé une véritable dynastie.

À 84 ans, Boumédienne Bouhassoun a conservé la malice de son ancien métier de commerçant ambulant. Dans son grand pavillon du quartier de l’Étang, figure en bonne place, encadré, son diplôme de chevalier de l’Ordre national du mérite, grade auquel il a été nommé en 1985. « J’ai beaucoup travaillé, j’ai donné beaucoup l’exemple pour les pieds-noirs, les harkis. L’Ordre national du mérite, c’est pas pour rien », sourit-il.

Engagé en 1957

Originaire de Beni Ouarsous, au Nord-Ouest de l’Algérie, Boumédienne Bouhassoun s’est engagé dans l’armée française en septembre 1957, d’abord comme harki, puis comme moghazni, de janvier 1959 jusqu’à mars 1962 et l’indépendance. Soixante ans après, il n’oublie rien. « Je ne regrette pas d’être rentré dans l’armée française. Nous, on a fait notre service correctement. Mais le FLN a fait beaucoup de mal. Mon frère, ils l’ont tué. De Gaulle, l’Algérie, il l’a donnée. Beaucoup des miens sont morts dans les combats. Mais il n’y a pas de guerre propre. »

Arrivé en France en 1962, « par (ses) propres moyens », il a d’abord rejoint Chauvigny où un militaire, son ancien chef, le capitaine Jacques Delmotte, accueillait des harkis. Il est arrivé ensuite à Châtellerault, terre d’accueil et d’asile pour de nombreux déracinés.

« Macron a eu raison »

La ville des bords de Vienne et le quartier de la Plaine d’Ozon sont devenus le fief de la famille Bouhassoun. « On avait compté les membres de la famille dans les années 80, nous étions deux cents ! », assure le neveu de Boumédienne. Le patriarche, père de cinq enfants, a exercé comme maçon, puis comme chef d’équipe dans une usine, avant de lancer dans les années 70 son propre business dans le prêt-à-porter, en commerçant ambulant sur les marchés et avec deux magasins en centre-ville et dans le centre commercial Auchan. Une réussite. Il a occupé par ailleurs de nombreuses fonctions représentatives en faveur des harkis et des rapatriés. Le sort réservé à ses pairs ? Il ne s’étend pas sur le sujet. « Macron a eu raison de demander pardon aux harkis. Aucun président ne l’avait fait avant. »

Boumédienne Bouhassoun voue un amour inconditionnel à la France. « Je n’aime pas spécialement l’Algérie. J’y suis retourné une seule fois. La France, c’est le meilleur pays du monde. J’ai combattu pour elle avec le cœur et j’y suis venu avec le cœur. Grâce à Dieu, je finirai ma vie, heureux, en France. »

Franck Bastard

19/03/2022

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Dates des rassemblements, pour la Reconnaissance, la mémoire, et la culture.
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