15 Avril 2016
Les représentants de la communauté harkie, qui campent depuis un mois devant la préfecture de l'Ariège, veulent saisir les députés qu'une «vraie loi de réparation» soit votée rapidement./ Photo DDM, D. S.
Installés depuis un mois dans un camp de fortune dans le petit square faisant face à la préfecture de l'Ariège, les représentants de la communauté harkie ne désarment pas. «Nous sommes prêts à rester là autant de temps qu'il faudra pour qu'on se fasse entendre», assure Abdalla Krouk, de la coordination nationale du mouvement de résistance harkie. «Depuis cinquante-quatre ans, nous servons de gibier électoral. Maintenant, nous disons “Stop !” et, plutôt que d'attendre qu'un gouvernement s'occupe de nous, nous avons décidé d'agir», ajoute-t-il.
Ainsi, d'une demande du respect de la loi de 2008 réservant des emplois dans la fonction publique aux fils et filles de Harkis, le mouvement est, désormais celui d'une «exigence» d'une «véritable loi de réparation». «Nous ne voulons plus l'aumône mais une véritable indemnisation de ce que nous avons subi après la guerre d'Algérie, durant laquelle nos parents ont combattu pour la France puisqu'ils étaient Français», insiste Ahmed Melouli, membre de la Coordination jeunesse harkie ariégeoise et leurs amis.
C'est le discours qu'avec Abdalla Krouk, il est allé tenir à la député Frédérique Massat lors d'un rendez-vous hier après-midi. La parlementaire a invité les deux hommes à lui transmettre leur «plateforme de revendications» et, selon eux, elle s'est engagée à alerter ses collègues députés de Haute-Garonne Catherine Lemorton, Gérard Bapt et Carole Delga, sur ce dossier.
L'objectif étant qu'avec Alain Fauré, que les représentants harkis doivent rencontrer lundi, à 18 heures, les demandes soient transmises au plus haut niveau de l'État.
«Nous attendons du concret»
Fatima, elle, était dans une salle de la préfecture où devait se tenir une réunion avec les proches collaboratrices de la représentante de l'État dans le département, ainsi que les responsables de divers services publics (Dirrecte, Pôle emploi, administration pénitentiaire, centres hospitaliers) et le président du conseil départemental Henri Nayrou. Mais cette rencontre a tourné court, la représentante de la Coordination jeunesse harkie ariégeoise ayant transmis un courrier à ses interlocuteurs reprenant les revendications de la communauté. «Je leur ai dit, également, que nous attendions désormais des actes concrets».
En attendant que les choses bougent, les Harkis campeurs sont bien décidés à rester sous leurs tentes.
Denis Slagmulder
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