André Seby : témoignage pour un travail de mémoire

Fille de harkis et une petite fille qui fait partie de la classe de terminale auquel monsieur Seby André raconte son parcours et engagement dans l’armée française durant la guerre d’Algérie.

" C’est difficile à expliquer, mais globalement, on sentait bien que si on ne s’engageait pas d'un côté, ou de l'autre, on serait confrontés à d’énormes problèmes."

Ainsi perdre l'un des siens, était une raison évidente pour choisir son allié, ou son adversaire...

On était face à la mort, et notre seule issue était de faire un choix, celle de s’engager avec le moins pire...

Ce témoignage fut d'abord celui d'un ancien Harki Mr B.R, aujourd'hui retiré en Normandie, lequel évoque dans quelles conditions les Harkis furent traités après leur désarmement et leur abandon en 1962 !

Un autre Karim raconte que son beau-frère faisait partie d’une SAS, donc " je me suis engagé avec lui pour défendre ma famille et ma propre vie. "

L’engagement des Harkis s’est fait famille par famille, ville par ville, les uns ayant perdu un membre de leurs familles, un frère, un père, assassinés souvent à tort par le Fln, souvent pris pour cible sur simple dénonciation...

" Il y a une vérité qu’on ne dit pas assez, c’est que les gens voulaient également sauver leurs familles.

_{La plupart des Harkis ont sauvé bien des vies au détriment de leurs propres vies, et n’ont fait aucun mal, ils ont dû se défendre, et en voulant se défendre, ils étaient forcément du côté de la France et qu'ils défendaient entre le marteau et l'enclume... "}

Par contre, lorsque nous avons demandé nos droits d'anciens combattants pour avoir servi dans l'armée Française, personne ne nous a défendu, ni parler de notre Cause...

Après le cessez le feu et les Accords d'Evian en 1962, les conditions de Rapatriement des familles de Harkis, étaient tout autant déplorables, inhumaines...

André Seby, l'un de ces rescapés, qui a bien voulu accorder une interview à une étudiante, elle-même petite fille de Harki, qui prépare un mémoire sur sa communauté, et les conditions de leur installation en France...

Les réponses ne se font pas attendre, elles sont édifiantes !

Après l'exil, " après le choix entre la valise ou le cercueil ", cela a conduit à la relégation dans les camps de transit et des hameaux forestiers...

Cette situation dramatique commence à se dévoiler petit à petit devant les élèves des collèges et des lycées, grâce au travail monumental des dirigeants d'associations de Harkis, qui ont décidé de parler eux-mêmes de leur propre histoire...

André Seby fait partie de ceux-là...et il s'en explique devant la jeune étudiante, comme pour lever une chape de plomb, et ainsi dévoiler une vérité longtemps enfouie dans la mémoire collective...

André Seby témoigne et martelle de vieux souvenirs qui le hantent depuis 60 ans !

" Dédé " est fier de raconter son vécu à cette petite fille de harki en terminale, spécialité en histoire au Lycée Bristol a Cannes, qui prépare un mémoire sur la guerre d’Algérie et les conditions de rapatriement des familles de Harkis en France.

En présence de la maman, la jeune étudiante se lâche, et pose plein de questions, et pas timide du tout, car elle aussi veut tout savoir sur les mots qui sortent des tripes et de la bouche du doyen

Cannois, originaire de Palestro en Kabylie...

Monsieur Seby quand à lui avec toute son expérience en tant que vétéran et de témoin vivant, " il raconte durant deux heures son propre parcours " non sans une certaine émotion...et la douleur au ventre !

Jean Pierre Behar

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