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Bias (47) Boaza Gasmi : «56 ans d'histoire vécus aujourd'hui»

La sous-préfète Véronique Schaaf manie avec habileté la truelle./ Photo DDM, Lucien Mercier

Le premier cadre funéraire de réhabilitation des tombes de harkis à l'état d'abandon dans le carré musulman du cimetière de Bias a été posé hier matin.

 

Président du Comité national de liaison des harkis, Boaza Gasmi vient de gagner un combat qui lui tenait à cœur depuis longtemps et qu'il a relancé en octobre 2016 auprès de la mairie de Bias et de l'association du Souvenir français. Hier matin, devant un aréopage d'autorités civiles et militaires, de représentants d'associations d'anciens combattants harkis et autres, a eu lieu la remise en état, avec la pose d'un parement blanc et d'une plaque signalétique portant la cocarde du Souvenir français, de la tombe à l'abandon dans le carré musulman du cimetière de Bias de Mohamed Mezemzi, né en Algérie en 1895 et décédé à Bias en 1967.

La première des seize sépultures d'anciens harkis à réhabiliter. «Nous vivons aujourd'hui un grand jour, lançait Boaza, non sans un brin d'émotion dans la voix. Cinquante-six ans d'histoire se sont écoulés depuis ce jour où ces valeureux soldats, qui ont combattu aux côtés des troupes françaises, ont quitté le sol algérien. Célibataires ou sans famille et enterrés là, ils sont tombés dans l'oubli. L'action que j'ai conduite avec mes amis harkis depuis 2008 est la reconnaissance de leur mérite. Ils ont droit au respect de leur mémoire.» Et Boaza d'enchaîner : «Il existe un autre projet pour le camp de Bias : à savoir la création d'un lieu de mémoire, qui sera discuté ce mardi (N.D.L.R., aujourd'hui) à Paris». Un projet en lien avec la venue prochaine espérée d'Emmanuel Macron ?

 

Pour le Parisien Serge Barcellini, président général du Souvenir français, «une tombe parle à l'Histoire. A travers la famille, la commune, la nation, elle scelle le destin individuel du combattant et parlera encore dans 50 ans». Pour Olivier Damaisin, «un pays qui n'a pas de mémoire n'a pas d'avenir». La sous-préfète Véronique Schaaf insista de son côté sur «ce temps fort de mémoire et de reconnaissance qui valorise l'Histoire».

 

A l'intérieur de la salle paroissiale où tous les présents s'étaient regroupés, l'heure était au consensus autour d'un vin d'honneur offert par la mairie biassaise.

 

Coût de l'opération

La mairie de Bias, avec en tête le premier magistrat Michel Mingo, a joué un rôle important dans cette réhabilitation des tombes en recherchant l'identité des disparus. C'est elle qui s'est chargée du nivelage du sol, de la pose des plaques et du gravillon disposé dans les cadres funéraires. Le colonel Michel Hadj, directeur général du Souvenir français et lui-même fils de harki, nous a fait savoir que son association a pris en charge le coût des cadres funéraires et des plaques signalétiques, soit près de 7000 €.

 

Le chiffre : 16

Tombes > Réhabilitées. Au sein du carré musulman du cimetière de Bias

23/01/2018

Lucien Mercier

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R
Boaza est de tous les combats. Il n’est jamais trop tard pour rendre la dignité à ces tombes. <br /> Merci à notre ami.
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