16 Août 2022
L'association Génération Harkis, dont le siège est à Valras-Plage, a déposé plainte auprès du procureur de Béziers pour diffamation, après la diffusion sur TikTok d'une vidéo.
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INFO MÉTROPOLITAIN/ L’association Génération Harkis et leurs amis, présidée par Mohamed Djafour, dont le siège est à Valras-Plage, dans l’Hérault, a saisi d’une plainte le procureur de la République de Béziers pour diffamation, après la diffusion d’une vidéo sur la télé du site TikTok où les Harkis sont accusés de « traîtres ».
« Je confirme cette information, mais, je préfère ne pas en dire plus, l’avocate de notre association qui est du barreau de Béziers a bien déposé plainte le 5 août dernier auprès du procureur de la République, nous avons formellement identifié celui qui a mis en ligne cette vidéo, toujours visible ce lundi sur la TV de TikTok, le procureur de Béziers dispose donc de son identité et de son adresse, en région parisienne », révèle ce lundi Mohamed Djafour à Métropolitain.
Mémorial national du Camp de Rivesaltes
Dans cette vidéo, le suspect visé dans la plainte apparaît sur les lieux du Mémorial national du Camp de Rivesaltes, au nord de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, a l’occasion des cérémonies organisées le week-end du 1er et 2 juillet derniers, lors du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, auquel toutes les associations harkis et pieds-noirs, ainsi qu’un représentant de l’Armée française ont participé.
« Cet événement a rendu hommage aux 20 000 Harkis qui ont transité dans « ce camp de la honte », où ils ont vécu dans des conditions déplorables ; ils ont assisté au décès de nombreux algériens, surtout des enfants morts de froid et de malnutrition enterrés sur place sans sépulture », rappelle Mohamed Djafour.
« Intrusion insultante »
Que s’est-il passé début juillet à Rivesaltes ? Lors de ce moment d’hommages et de retrouvailles, un individu a pénétré dans le Mémorial avec l’intention de provoquer et de qualifier les Harkis de « traître » avec la prononciation en langue arabe dans une vidéo avec en arrière fond la musique et le chant de l’hymne révolutionnaire algérien. Il a ajouté qu’il ne « faut jamais trahir son pays, surtout l’Algérie. »
« Cette intrusion dans un lieu de mémoire historique en vue d’insulter les Harkis, soldats de l’armée française est scandaleuse et inacceptable par un individu qui se dit « franco-algérien » né en France et dont les parents ont tout fait pour demander leur naturalisation française. Cet acte est similaire a l’introduction d’une personne antisémite dans un mémorial de la Shoah, qui insulte les juifs sur fond de musique et de chant militaire allemand », dénonce le président de Génération Harkis.
« J’ai accroché le maillot de l’Algérie »
Le contenu du texte de l’auteur de cette vidéo TikTok met en ébullition la grande famille des harkis et des pieds-noirs : « Salam à tous, je suis dans un camp, vous savez un camp mémorial des harkis, qui se trouve à Perpignan dans le Sud. J’ai fait une vidéo pour le soixantième ou les 60 ans de l’indépendance de l’Algérie contre le …où est ce qu’ils vivaient les harkis. Je suis venu ici pour leur montrer que faut jamais trahir son pays, surtout l’Algérie. Ne trahissez jamais l’Algérie. Mais avant de partir, j’ai accroché ça, en l’occurrence le maillot de l’équipe nationale algérienne de football aux couleurs du drapeau de l’Algérie. J’ai accroché le maillot de l’Algérie, voilà̀, dans un camp de harkis. N’oubliez jamais, c’est notre pays l’Algérie, c’est un grand pays. N’oubliez pas les gens qui sont morts pour l’Algérie, n’oubliez pas l’histoire. Ici je suis dans un camp de harkis, où est ce qu’ils les ont accueillis la France. »
En langue arabe
Des paroles prononcées sur fond de l’hymne national algérien, « ce qui relève incontestablement d’une provocation à la France et aux Harkis. Prononcé en langue arabe, harki signifie « mouvement » et les nationalistes lui ont donné le sens péjoratif de « traître ». Ces propos sont donc de nature a porter atteinte a l’honneur ou a la considération d’un groupe de personnes, en l’occurrence les harkis », observe Mohamed Djafour, qui espère que le procureur de Béziers donnera une suite à cette plainte pour diffamation.
15/08/2022
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