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Communiqué d’AJIR sur le rapport de la CNIH

- Communiqué d'Ajir sur le rapport de la CNIH -

M e r c r e d i   2 4   m a i   2 0 2 3 C o m m u n i q u é    d’ AJI R   s u r    l e    r a p p o r t    d e    l a    C N I H ( c o m m i s s i o n   n a ti o n al e   i n d é p e n d a n t e   d e   r e c o n n a i s s a n c e   e t   d e r é p a r a t i o n   d e s   p r é j u d i c e s   s u b i s   p a r   l e s   H a r k i s ,   l e s   a u t r e s  p e r s o n n e s   r a p a t r i é e s   d’ Al g é r i e   a n c i e n n e m e n t   d e   s t a t u t   c i v il   d e  d r o i t   lo c al   e t   l e s   m e m b r e s   d e   l e u r s   f a m ill e s)  r e m i s   l u n d i   1 5 m a i  à  l a  P r e m i è r e  M i n i s t r e .

Ce premier rapport se concentre sur l’ajout de lieux ne figurant pas dans la liste du décret pris après la loi. Le rapport de183 pages comprend 122 pages d’annexes, consacrées à l’analyse détaillée des 87 lieux expertisées par la commission. 45 lieux seront ajoutés. Une trentaine seront étudiés ou complétés cette année.

Ajouter 45 lieux revient à ouvrir droit à réparation pour plusieurs milliers de personnes. AJIR a sollicité ses adhérents pour signaler des lieux et pour rechercher des documents afin de faire gagner du temps à la commission. AJIR se félicite de l’ajout de ces lieux.

Mais, hormis l’ajout de lieux - important, on le redit - le rapport de la CNIH, s’avère décevant car il ne propose rien sur toutes les autres insuffisances ou injustices qui restent à corriger et pour lesquelles nous avions produit et remis un rapport de 70 pages avec des propositions argumentées. (voir rapport sur le site www.ajir-harkis.fr)

On sait que la commission ne peut pas d’elle-même prendre des décisions qui sortiraient du cadre de la loi votée, comme augmenter le montant modique de la réparation calqué sur l’arrêt Tamazount (2018), ni accepter les dossiers d’autres populations écartées par la loi, injustice qu’AJIR et d’autres associations ont toujours dénoncée. (Voir notre rapport à l’issue de la journée au Sénat)

 Mais cette commission a le « pouvoir de proposer, au vu de ses travaux, toute mesure de reconnaissance et de réparation » pour les personnes concernées. C’est dans sa mission de faire des propositions au Gouvernement compléter la loi ou l’améliorer. Elle peut aussi proposer des modifications qui ne nécessitent pas une nouvelle loi et pour lesquelles un décret suffit comme pour l’ajout de lieux ou l’uniformisation de l’allocation pour les veuves.

Donc, compte tenu de sa mission et de la qualité des membres de la CNIH, les Harkis étaient en droit d’attendre des propositions claires et argumentées sur de nombreux points parmi lesquels :

  • Le cas des Harkis non passés par les lieux listés dans les décrets d’application dont la singularité devait être examinée au cas par cas, conformément au courrier (mai 2022) de Geneviève Darrieussecq, ancienne ministre des anciens combattants suite à une intervention d’AJIR auprès du Président de la République. (cf document sur site AJIR)
  • La discrimination choquante entre les veuves pour l’allocation de reconnaissance selon que leur mari est décédé avant ou après 2015, ou avant 2005.
  • La suppression de la date limite du 31 décembre 1975 alors que la Commission reconnait elle-même que de nombreuses familles sont restées dans les lieux de relégation après les années 1980. 
  • La prolongation du Fonds Social (2028 à 2022) pour l’ouvrir aux personnes des 45 lieux ajoutés.
  • La création d’une fondation dédiée à la mémoire et l’histoire des Harkis et susceptible de prendre la relève des politiques publiques à propos des actions mémorielles et culturelles dont le besoin est de plus en plus criant.
  • demandes, pourtant qualifiées dans ce rapport d'attentes fortes, n'ont fait l'objet par la commission d'aucune proposition concrète au gouvernement pour poursuivre le travail de réparation engagé.

On peut parfaitement comprendre que la commission se soit fixée des priorités et se soit focalisée, durant cette première année de fonctionnement, sur l'ajout de lieux et structures, ce qui représente indéniablement un travail de recherche et d'analyse important et chronophage. Néanmoins, nous pensons qu'il est impératif pour l'année à venir que la commission prenne en compte les autres attentes légitimes exprimées et travaille en vraie concertation avec les associations réellement nationales.

Quant à la polémique lancée au sujet de l’annexe 4 du rapport, tous ceux qui ont pris le temps de lire l’article ont compris que la demande de démission n’a aucun fondement sérieux. Contrairement à ce qui est prétendu, l’auteure, Directrice de recherche au CNRS, n’insulte pas les harkis mais dit la manière dont les harkis sont hélas encore perçus en Algérie par le pouvoir politique qui refuse une recherche historique objective.

Si nous avions été convaincus que cet article insultait les Harkis, AJIR aurait réagi. (comme son Président l’a fait à la télévision le 17 juin 2000 après l’insulte de Boutéflika le 16 juin ou contre les propos de Georges Frêche). Ce n’est pas le cas ici : donc AJIR ne cautionne aucunement cette pétition.

Mais pour éviter de mauvaises lectures et risquer involontairement de blesser, cette annexe pourrait être soit enlevée de la version numérique du rapport, soit assortie d’un avertissement précisant qu’il s’agit bien de la perception des politiques algériens et non de l’auteure de l’article ni de la commission.

Cette polémique stérile, qui n’apportera rien, ne doit surtout pas masquer le fond du rapport, avec ses avancées et ses lacunes et donc le travail qui reste à faire.

Les membres de la commission sont tous compétents et font preuve de bonne volonté. Ils vont sur le terrain, s’informent et écoutent. Le rapport dit qu’ils ont entendu les souffrances endurées. Cependant, nous n’attendons pas de la compassion mais des propositions de juste réparation.

*****

Texte rédigé le 24 mai 2023 par Said Balah, Secrétaire national et Président d’association, Mohamed Haddouche, Trésorier et Président du FMH et Mohand Hamoumou, Président national, pour le conseil national d’AJIR après réunion en visio et unanimité sur la teneur de ce message.

AJIR pour les Harkis a été créée en 1998. Elle a eu pour président national successivement Mohand Hamoumou, Mohamed Haddouche, Said Mérabti, Jacques Alim et depuis 2021 Mohand Hamoumou.

Secrétaire national : Said Balah (45), Trésorier national : Mohamed Haddouche (76)

Vice Président-e-s : Ali Amrane (06) Hafida Chabi (67) Mohamed Baziz (76) Fatiha Foudi (24)

Délégué-e-s régions : Nora Forté (Paca) ; Ghalia Thami (Occitanie) ; Marie Gougache (Ile de France) ; Colette Pétrod (Auvergne Rhône Alpes) ; Fatima Laouar (Grand Est) ; Hamid Khemache (Nouvelle Aquitaine) ; Abdelaziz Henine (Centre Val de Loire) ; Kamel Atéména (Nord) ;  Amar Taher (Bourgogne Franche-Comté). 

AJIR compte une quarantaine de président-e-s d’associations et des adhérents dans 53 départements.

 9 septembre 2023 : assemblée générale nationale à Riom (Puy de Dôme)

10 juin 2023 : Hommage au Général Meyer, ancien Président d’Honneur d’AJIR à Villefort (Lozère).

Contact : ajirfrancecontact@gmail.com

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L
Concernant le rapport de la CNIH, je partage l'indignation de nombreuses associations, et familles de harki, sur l'approche et les conclusions données aux familles. la constitution des membres autour de la table interpelle nombre d'entre nous descendants de Harki. En effet Mme Direche semble sans contexte en phase avec les membres du gouvernement de gauche qui n'a jamais souhaité mettre fin à la politique d'abandon de la communauté Harki, férue en politique immigratoire, Mme Dirèche n'avait pas les compétences suffisantes pour aborder nos questions très sensibles. Quand à Mr Bockel, il n'y a aucun doute qu'il maintienne cette politique d'agonie que subit la communauté harki depuis des années en attente d'une réparation légitime, sur le simple principe du silence d'un fax émis par Joxe... notre histoire est sans fin.
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O
Bonjour Je suis parfaitement d accord avec votre point de vue sur les propos de « collabos et traitres » utilises pour les harkis Ce ne sont pas des propos que l historienne Karima direche prend à son compte et prononce pour elle mais qu' elle cite venant de la population algérienne En 2004, je suis allée la bas à la recherche de la tombe de mon père dont j ai été séparée définitivement à l âge de 11 ans en 1962 La première chose que j ai vu sur un mur « harkis=collabos » écrits en très gros caractère à Alger Donc je n ai pas signé la pétition qui demande d exclure cette femme qui ne dit malheureusement que la vérité, Lorsque Bouteflika est venu en France, on s est pris en pleine figure le terme de collabo Certains représentants du FLN comme Ferhat Abbas, Mohamed Harbi ont bien compris qu'il n y avait ni traîtrise ni collaboration mais beaucoup de misère et de malheurs qui ont entraines et jetés dans les bras de l'armée française, les harkis, Pour le reste c est aussi le pouvoir que ça arrange bien de ne pas se remettre en cause, Je n ai donc pas signé cette pétition contre cette femme Cordialement Envoyé de mon i
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L
Bonjour Ouiza ! la question que tous nous devons nous poser est : pourquoi une "historienne" algérienne qui n'a jamais traiter la question "Harkis" est-elle autour d'une table décisionnaire sur l'avenir de descendants d'harki alors que nous avons d'éminents historiens dans notre communauté en phase avec cette question ? l'ombre du telex de Joxe semble planer sur cette commission !