1 Octobre 2017
Dernière minute
Et de trois...
La romancière Alice Zeniter, installée à Saint-Brieuc, a reçu jeudi 28 septembre le prix Landerneau des lecteurs pour "L'Art de perdre" (Flammarion) un récit puissant sur les non-dits de la guerre d'Algérie racontant le destin d'une famille française dont le grand-père fut harki.
Le prix Landerneau des lecteurs a récompensé "l'Art de perdre", d'Alice Zeniter. Installée depuis peu à Saint-Brieuc, la jeune romancière de 31 ans, possède déjà un palmarès littéraire impressionnant: prix de la Closerie des Lilas et prix du livre Inter en 2013, prix Renaudot des lycéens en 2015. Son roman est aussi en lice pour le Goncourt, le Renaudot et le Femina, et a déjà reçu le prix littéraire du journal Le Monde et le prix des libraires de Nancy.
Un roman unanimement salué
Paru le 16 août, au premier jour de la rentrée littéraire, « L'art de perdre » a été depuis unanimement salué par la critique. Faisant fi de tous les préjugés colportés sur les harkis, ces Algériens restés du côté de la France pendant la guerre d'indépendance, Alice Zeniter choisit de nous raconter cette histoire à la seule hauteur d'êtres humains tragiquement ballottés par l'Histoire. Cela donne un récit saisissant dont le souffle et l'humanité ne s'épuisent jamais. « L'Algérie les appellera des rats. Des traîtres. Des chiens. Des apostats. Des bandits. Des impurs. La France ne les appellera pas, ou si peu. La France se coud la bouche entourant de barbelés les camps d'accueil », écrit Alice Zeniter, elle-même fille d'une mère normande et d'un père kabyle.
La narratrice de cette histoire occultée est Naïma, jeune parisienne travaillant pour une galerie d'art. Pour des raisons professionnelles, elle ira en Algérie, la terre de son grand-père Ali, soldat qui participa - on ne lui demanda pas son avis -, à la bataille pour la libération de la France durant la Seconde Guerre mondiale. L'Algérie, longtemps un simple nom sur une carte pour Naïma, fut également la terre d'enfance de son père Hamid qui, en quittant ce pays en 1962, choisira de ne plus jamais en parler. L'histoire de Naïma c'est aussi notre histoire. Une histoire d'identité française, évidemment plurielle.
Le choix des libraires et des lecteurs
Créé à l'initiative de Michel-Edouard Leclerc, le prix Landerneau des lecteurs associe les choix littéraires de 1.170 libraires des Espaces culturels E.Leclerc et un jury de 200 lecteurs, sélectionnés dans toute la France, et qui était présidé cette année par l'écrivain et journaliste Christophe Ono-dit-Biot. Il est doté de 10.000 euros.
Elle était en lice face à la récente lauréate du prix Fnac, Véronique Olmi (« Bakhita », Albin Michel), Olivier Guez (« La disparition de Josef Mengele », Grasset) et Miguel Bonnefoy (« Sucre noir », Rivages). L'an dernier, le prix avait récompensé Karine Tuil pour « L'insouciance » (Gallimard).
28/09/2017
ISBN : 2081395533
Éditeur : FLAMMARION (16/08/2017)
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