13 Juin 2023
FONDS POUR LA MEMOIRE DES HARKIS
Après la loi : continuer à se mobiliser et à proposer pour poursuivre la réparation.
La Loi du 23 février 2022 est importante car pour la première fois une loi reconnaît officiellement la responsabilité de l’Etat français dans l’abandon des harkis après le 19 mars 1962, date du cessez le feu.
Certes, on déplore, et on l’a dit, que la reconnaissance de responsabilité se limite aux conditions indignes d’hébergement des familles rapatriées. Le texte de loi reconnaît l’abandon dans le prolongement du discours du Président de la République qui, le 20 septembre 2022, a demandé « pardon aux combattants abandonnés ». Mais la loi n’aborde pas les conséquences dramatiques de cet abandon et n’évoque pas leur éventuelle réparation.
La loi ne concerne que les familles de harkis ayant transité via certaines structures, (comme pour le fonds social de 2018 de la commission Ceaux) laissant de côté toutes celles arrivées en France par leurs propres moyens, ou avec l’aide d’officiers ayant désobéi aux ordres de non rapatriement, ou de la Croix Rouge internationale. Or cela est particulièrement injuste puisqu’elle exclut de toute reconnaissance de préjudices des personnes non rapatriées, souvent emprisonnées ou torturées en Algérie, qui ont pu fuir et ont dû se débrouiller seules en métropole, dans des conditions très difficiles.
Pour les personnes passées par les camps désaffectés ou autres structures précaires, seuls sont pris en compte deux préjudices : la privation de liberté dans les camps et la perte de chance due à une scolarisation en vase clos. Tous les autres préjudices subis en Algérie, ou dans les camps ou ailleurs, ne sont pas retenus. C’est pourquoi les associations adhérentes à AJIR ont continué à faire des propositions et à mobiliser les parlementaires pour poursuivre la réparation de tous les préjudices subis.
Les différentes commissions au sein de l’association AJIR, réunies à Amiens, Aix en Provence, Lyon, Paris etc… ont permis de créer des groupes de travail thématiques qui a abouti un rapport de 70 pages avec 33 propositions pour compléter et faire évoluer la loi. (remis début avril) à la CNIH, l’O n a c et à la ministre des anciens combattants.
J’ai coordonné un de ces groupes, celui en charge de recueillir, en partenariat avec diverses associations membres d’AJIR, les éléments transmis par les familles concernant les structures et lieux où elles avaient vécu. Environ 70 propositions de structures non répertoriées ont été remises au président Monsieur Jean Marie BOCKEL. Les membres de la commission, après étude, en ont retenu 45, dont 35 proposées par l’association AJIR.
Je tenais à remercier tous les participants à ce groupe de travail, et saluer une fois de plus l’implication de tous les groupes. Nous restons mobilisés pour que d’autres structures soient étudiées et ajoutées et que certaines de nos propositions aboutissent rapidement.
Mr Ali AMRANE, Vice-Président AJIR France
Président du Collectif des associations de harkis des Alpes Maritimes
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