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Lot-et-Garonne : le harki en grève de la faim rencontrera Hollande.

Le président du Comité national de liaison des harkis, en grève de la faim depuis 16 jours, a obtenu une date d’entrevue avec le président Hollande.

Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis. (Photo Émilie Drouinaud)

Avant de cesser son jeûne, Boaza Gasmi veut consulter sa communauté. En grève de la faim depuis seize jours, le président du Comité national de liaison des harkis, l’une des plus importantes organisations de harkis, a appris qu’une délégation sera reçue par le président de la République, François Hollande, dans les prochains mois. À 60 ans, ce fils de harki mène sa grève de la faim dans un camion installé devant la préfecture, à Agen (47).

 

Boaza Gasmi, arrivé en France dans le camp militaire de Rivesaltes (64) à l’âge de 8 ans, revendique un « combat pour des valeurs transmises par nos parents ». « Ils se sont battus pour le drapeau bleu, blanc, rouge, et pourtant nous sommes la dernière roue du carrosse de la République. »

 

Après Rivesaltes, la famille a été parachutée à Bias (47) via un passage à Roanne (42). Boaza Gasmi est resté en Lot-et-Garonne. Il y a travaillé, comme ouvrier métallurgiste, dans une usine de Fumel.

En invalidité depuis 2004, il vit à Saint-Vite, dans le Fumélois, et se consacre à « la cause ».

 

Aujourd’hui fatigué, amaigri par son jeûne dans son campement de fortune sans eau courante ni toilettes, le président du Comité national de liaison des harkis ne se répand plus en discours. Il dit avoir perdu « 7 à 8 kilos ». Ses soutiens, qui passent régulièrement le voir, indiquent qu’il « commence à avoir mal au dos, mal aux reins ».

 

Un autre gréviste

 

Le gréviste de la faim se dit pourtant « déterminé ». « Cela fait cinquante-cinq ans que ça dure. Chaque président nous promet une reconnaissance. Nous voulons que François Hollande tienne son engagement. Qu’il reconnaisse que la communauté harki a été abandonnée. » « Nous n’avons pas eu l’égalité des chances », affirme-t-il au nom de sa génération. « L’État français nous traite encore et toujours avec mépris. »

 

Mardi, il a été rejoint dans son mouvement par un deuxième gréviste de la faim, Saami Loardi, 51 ans, lui aussi fils de harki. Hier, quatre autres hommes de la communauté ont mené une action à l’échangeur de l’autoroute A 62, à Agen, distribuant des tracts aux conducteurs. « On en a vraiment marre », pestait André Azni, l’un des manifestants. « Nous allons faire une action symbolique par jour. »

 

L’annonce de la réception d’une délégation de harkis par le chef de l’État mettra peut-être un terme à un mouvement qui commençait à essaimer.

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  l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux 

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