'C’est important pour les familles de harkis, la France pense à elles': Semoy n'oublie pas la cité de l'Herveline (45)

Un dépôt de gerbes a eu lieu devant la stèle.

Un hommage a été rendu, dimanche 8 octobre, aux centaines de familles de harkis qui ont vécu dans des conditions indignes à partir de 1963 à la cité de l’Herveline. Elles peuvent désormais demander des indemnisations.

Il n’a rien oublié de ses années à la cité de l’Herveline. " Nous étions loin de tout entre la route, les cuves de pétrole, dans des baraquements indignes…", se souvient Saïd Balah, président de l’association 2 ID Harkis dans le Loiret. " Nous avions le sentiment d’être abandonnés."

Alors, dimanche 8 octobre, devant la stèle mémorielle rue du Pressoir-vert à Semoy, il ne cachait pas son plaisir de la récente reconnaissance par l’État français de la cité de l’Herveline comme ancien site d’hébergement de harkis de 1963 à 1978.

La cité a été détruite en 1978.

Avec ce statut, la possibilité, pour ses anciens habitants, d’obtenir des indemnisations dans le cadre de la loi de reconnaissance et de réparation envers les harkis, promulguée le 23 février 2022. " C’est important pour les familles de harkis. Cela montre que la France pense à elles."

" La cité appartient à notre patrimoine "

Environ 2.000 personnes sont concernées à Orléans. " Le travail de réparation par le préjudice est entamé. Cela se fera sur quatre ans. Nous demandons d’abord à ce que les dossiers des plus anciens soient traités avant qu’ils ne partent…"

Surtout, ne pas oublier… Surtout, ne pas effacer de la mémoire de Semoy la cité de la honte.

" Entre 400 et 500 personnes y ont vécu. Elles ont été ensuite relogées à Fleury ou Saint-Jean-de-la-Ruelle. La cité a été détruite en 1978. Elle appartient au patrimoine historique de la commune. Semoy, c’est les vergers mais aussi la cité de l’Herveline. C’est notre histoire commune ", a insisté le maire Laurent Baude, lors du dépôt de gerbes devant la stèle. Soixante ans, donc, après l’arrivée des premières familles…

Pour mieux se souvenir, des images, des récits de l’époque sont exposés jusqu’au 4 novembre à la bibliothèque de Semoy. 

08/10/2023

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