25 Décembre 2016
Au nom de l’Union Harkis du Var je remercie vivement toutes les personnes qui ont pu se déplacer, Monsieur le Maire Jean-Paul Ollivier et son Conseil Municipal, Monsieur Antoine Tudela qui nous a gracieusement offert cette magnifique pierre, les Services Techniques de la Mairie de Roquebrune-sur-Argens pour avoir posé et scellé la stèle. Merci à Vous, les Porte-Drapeaux venus témoigner votre soutien, à notre noble cause.
Mesdames Messieurs les représentants des autorités civiles,
Mesdames Messieurs les représentants des autorités militaires,
Mesdames Messieurs les anciens combattants et prisonniers de guerre
Mesdames Messieurs les représentants et les membres des associations patriotiques et des associations de rapatriés.
Mesdames, Messieurs,
Nous ne pouvions commencer cette cérémonie sans rendre hommage aux défunts et défuntes de la famille Harki, qui nous ont quittés, hélas, toujours trop tôt, comme ces derniers mois dans les communes de Draguignan, du Muy et de Fréjus-Saint-Raphaël.
Nous rendons hommage, aujourd’hui, à des Hommes qui ont mis leur vie au bout de leur fusil pour défendre la mère patrie menacée, pour défendre leurs familles et pour défendre leurs terres contre la barbarie du FLN.
Nous rendons hommage à des Hommes qui, en Algérie, de 1954 à 1962, du battant des lames au sommet des montagnes, de l’Oranie aux Aurès en passant par la Grande et Petite Kabylie, ont fait preuve d’un loyalisme éprouvé, d’allant et de courage exemplaires quelles qu’étaient les unités dans lesquelles ils servaient.
Ils sont restés fidèles à la France, infaillibles au devoir, sans jamais renoncer, sans jamais trahir.
Ces Hommes-là étaient les HARKIS.
Nous rendons hommage, aujourd’hui, à celles qui sont oubliées bien trop souvent : les femmes de Harkis ! Des femmes dignes qui, seules, dans le silence et avec une ardeur ineffable, ont surmonté, au quotidien, tous les écueils de la vie, en s’efforçant de donner à leurs enfants, la meilleure des éducations, avec très peu de moyens et dans des conditions souvent inhumaines, il est vrai, mais, sans conteste, avec beaucoup d’amour, de principes et de valeurs, pour en faire leur fierté.
Des femmes qui, pour préserver leurs enfants, ne laissaient jamais transparaître ni leur douleur, ni leur tristesse et, parfois même leur désespoir.
Des femmes que l’on ne peut qu’aduler. Piliers véritables du foyer, elles resteront celles envers qui nous sommes éternellement reconnaissants et redevables.
Nous rendons hommage à des Soldats de France, dépositaires de l’ordre public, lâchement désarmés et abandonnés par l’armée française dès le pseudo-cessez le feu du 19 mars 1962, les ordres, alors donnés au plus haut sommet de l’Etat, pour être livrés, sans défense aucune, à la sauvagerie du FLN et à sa vindicte populaire. 150 000 d’entre eux périrent dans d’horribles et terribles souffrances.
En dépit des ordres formels, certains Officiers désobéirent sciemment et prirent l’initiative de rapatrier quelques 20 000 de leurs frères d’arme accompagnés de leurs familles.
Notre défunt ami, le Capitaine Jacques Mirlier, ancien trésorier de notre association, était l’un d’eux. Saluons en sa mémoire, l’indéfectible soutien qu’il a toujours témoigné à sa famille Harki.
Nous rendons hommage à des Soldats qui furent emprisonnés durant plusieurs années dans les geôles infâmes du FLN, abominablement torturés, humiliés et condamnés aux travaux forcés, pour être libérés, pour les survivants en 1969 par la Croix Rouge Internationale, meurtris éternellement au plus profond de leur chair et de leur âme.
Nous rendons hommage à leurs familles qui, pendant toutes ces interminables années de détention, ont été victimes des pires ignominies dans leur village, par des populations fanatisées.
Nous rendons hommage à des Soldats, déchus arbitrairement de leur nationalité française, pour passer, une fois de plus, sous les fourches caudines des soi-disant accords d’Evian du 18 mars 1962.
Nous rendons hommage à toute la famille Harki, parquée dans de véritables camps de rétention d’une précarité innommable et indécente, ou, dans des hameaux de forestage durant plusieurs décennies, qui a conduit à la mort sociale de toute une génération, fruit d’une politique d’ostracisme sans précédent.
Nous rendons hommage à toute cette famille Harki, qui continue de souffrir de promesses jamais tenues depuis plus de 50 années quant à la reconnaissance du génocide Harki par l’entérinement d’une loi.
Napoléon disait : « Une tête sans mémoire c’est une place forte sans garnison ».
Nous sommes, nous, la jeune génération, les enfants qui, gardiens du Devoir de Mémoire, devons veiller au respect de l’engagement total pour la France, de nos Pères, nos Mères, nos familles entières, profondément blessés à jamais au plus profond de leur être, au plus profond de leur âme. La France était leur Patrie, ils l’ont prouvé valeureusement par leur engagement inconditionnel.
Ils se sont engagés pour la défendre et ils l’ont servie jusqu’au bout, avec abnégation. Pour qu’ils continuent tous à vivre au travers du temps, fiers, dignes, et Français ! Vous avez bien voulu, Monsieur le Maire, ériger cette stèle dédiée à la mémoire des Harkis.
Soyez-en vivement remercié, en mon nom et en celui de toute la famille Harki. Le chemin de la réhabilitation de notre histoire est encore très long. Mais ceux qui passeront ici, se rappelleront la respectabilité, l’honneur et le dévouement de nos Pères pour avoir servi la France.
Le souvenir, n’est-il pas la présence invisible !
Merci. Malika Meddah
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