16 Juin 2022
Le président *d'Ajir 66 pour les harkis, Djelloul Mimouni.
L'une des associations de harkis emblématiques du département, Ajir 66, assure que la mairie lui a refusé la subvention de 10 000 euros qu'elle avait réclamée pour organiser une série d'événements (exposition, cérémonie...) à l'occasion des 60 ans de l'exode des Français rapatriés d'Algérie en 1962, après l'indépendance du pays. En parallèle, la municipalité a attribué une subvention de 100 000 euros pour financer les trois jours de commémoration que proposera l'association pied-noire du Cercle algérianiste les 24, 25 et 26 juin prochains.
"Il y en a marre. Les harkis sont en colère." A l'approche de la commémoration des 60 ans de l'exode des Français d'Algérie, le président de l'association Ajir 66, Djelloul Mimouni, peine à cacher son amertume : "Nous avions demandé en décembre dernier une subvention de 10 000 euros à la mairie de Perpignan pour organiser des événements (exposition, cérémonie, méchoui, etc.) à l'occasion des 60 ans et nous avons seulement obtenu 400 euros pour le fonctionnement de l'association..."
Or, en mars dernier, le conseil municipal de la ville a voté, à l'unanimité, une subvention de 100 000 euros pour permettre au Cercle algérianiste, une structure dédiée à l'histoire de l'Algérie française et à la culture pied-noire, d'organiser trois jours de commémoration autour des 60 ans de l'exode, du 24 au 26 juin prochains.
"Les harkis auront toute leur place" assure la municipalité
"Nous envisagions de travailler en partenariat avec le Cercle, avec qui nous avons des relations plutôt amicales, mais cela n'a pas pu aboutir, déplore Djelloul Mimouni. Depuis la dernière fois qu'il nous a reçus, au lendemain de son élection, Louis Aliot n'a plus donné suite à nos demandes d'entretien... Il dit souvent qu'il défend les harkis : on demande que ces paroles se traduisent par des actes."
De son côté, la municipalité souligne qu'en plus de lui avoir attribué une subvention de fonctionnement de 400 euros, elle met un local à disposition d'Ajir66. "Lors de la commémoration, nous donnerons notamment à un square le nom de Mourad Kaouah (député d'Alger de 1958 à 1962, qui a également été candidat FN aux législatives de 1986 dans les Pyrénées-Orientales, NDLR). Les harkis auront toute leur place. M. Mimouni n'est pas le seul à agir pour les harkis", assène-t-on du côté de l'hôtel de ville.
La présidente du Cercle algérianiste, Suzy Simon-Nicaise, rajoute que d'autres points du programme (dont une projection de film) évoqueront le drame des harkis et assure avoir "validé" l'invitation de Djelloul Mimouni à la commémoration.
* Ajir 66 ne fait pas partie du réseau national d’Ajir Pour les Harkis
15/06/2022
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