27 Mars 2023
Participation de notre Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins à la cérémonie au cimetière de Saint Augutre de Périgueux (24) .
La fusillade de la rue d’Isly, appelée aussi le massacre de la rue d'Isly, a eu lieu le 26 mars 1962 devant la Grande Poste de la rue d'Isly (dont le nom commémore la bataille homonyme ; aujourd'hui rue Larbi Ben M'Hidi), département d'Alger.
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Massacre de la rue d’Isly, 26 mars 1962.19 mars 1962:Cessez le feu en Algérie, pour qui ? Il n’a jamais été respecté par le F.L.N qui a pratiqué le massacre de masse, les enlèvements... Ni d’ailleurs par l’armée Française mais elle, c’était pour tirer sur des Français.4 jours après cette date, le 23 mars 1962, les chars Français encerclaient Bab el Oued, l'aviation française tirait sur les terrasses et la marine se positionna en situation de tir au large du port d'Alger, face au quartier martyr.
Il s'agissait d'instaurer la terreur et de pousser la population des Pieds-noirs, dans une fuite éperdue pour quitter un territoire devenu dangereux, n'importe comment et à n'importe quel prix. Le 26 mars 1962 au matin, bouclage de Bâb El Oued par les forces de l’ordre de ce quartier populaire d’Alger, l’OAS appelle les européens à se rassembler et à gagner ensuite Babel Oued. Les manifestants, des civils, des femmes ainsi que des enfants, sans armes, empruntent la rue d'Isly pour rejoindre Babel Oued en chantant la Marseillaise ou le chant des Africains.
Mais, ils se heurtent en chemin à un barrage confié à des tirailleurs du 4ème R.T.A, repentis de l'ALN sous les ordres du lieutenant Aoud Ouchène qui font feu sous le prétexte que des tirs seraient partis d’une terrasse. Cette manifestation pacifique partait du Bd Lafférrière pour se diriger par la rue d’Isly vers le quartier de Bab El Oued, objet du blocus suscité. C’est la dernière fois où l’armée Française a reçu l’ordre de tirer en France, sur une population Française qui défilait pacifiquement et sans armes, c’est le jour ou 2 gol se déshonora une fois de plus en ordonnant l’assassinat de Français.
Il voulait absolument rejeter toute la responsabilité du non respect des accords d’Evin sur l’action de l’O.A.S et pour cela il a recouru à la force des armes et fait ouvrir le feu sur une population désarmée qui ne souhaitait que rester Française. Leurs seules armes étaient de l’alimentation, du pain, du lait, de l’eau...Interdits d’aller plus avant, les manifestants étaient bloqués sur la place, entre le lycée Bugeaud et la caserne Pélissier. Ils rebroussaient alors chemin, toujours pacifiquement, pour revenir sur le plateau des Glières. Bien entendu personne n’était armé, cela était absolument impossible compte tenu de l’état dans lequel se trouvait Alger.
Le rassemblement atteignait le Grande Poste lorsqu’une première rafale d’un fusil mitrailleur parti, puis ce fut l’enfer. Les tirailleurs algériens complètements affolés tiraient sur tout ce qui bougeait : vers les toits, sur la foule, ce fut une tuerie. Des tirs sans sommation qui ont duré près de 12 minutes.
Le bilan officiel sera de 46 morts et 200 blessés, mais le bilan réel, constaté à la morgue de l’hôpital Mustapha est de 80 morts, les corps y étaient jetés pêlemêle à même le sol, nus. Ils ne seront pas rendus à leur famille.
Chez les tirailleurs il n’y eut que 10 blessés, victimes de balles perdues et un seul mort abattu par un officier alors qu’il tentait d’achever une femme blessée étendue sur la chaussée. Un second rapport militaire fera état d’une centaine de morts et de plus de 200 blessés. Ces tirailleurs assassins fraichement ralliés n’ont jamais fait de maintien de l’ordre et ont senti le vent tourner.
Ils sont d’ailleurs couverts par la Loi n° 2008696 votée le 15 juillet 2008 par le Parlement et signée par... Monsieur François FILLON, Premier Ministre et Monsieur Nicolas SARKOZY, Président de la République... Ouverture des archives prévues 100 après promulgation de cette loi ou 25ans après le décès d’un des intéressés. Une certitude, ce massacre de la rue d’Isly et, par conséquent l’objectif de cette manœuvre, était la fracture totale entre les Français d’Algérie et l’armée métropolitaine, promise dorénavant au service de l’A.L.N. Degol avait atteint son but.
La preuve directe de l’organisation par le gouvernement français, donc par 2gol en personne, du massacre des innocents le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger nous est apportée par Christian Fouchet qui, rappelons-le, était Haut-commissaire en Algérie ce 26 mars, et ministre de l’intérieur du6 avril 1967 jusqu’au 31 mai 1968 où il est limogé par 2gol.Voici le témoignage et l’aveu de cet homme le 28 octobre 1969.
J’en ai voulu au général de m’avoir limogé au lendemain de mai 68. C’était une faute politique. 2gol m’a reproché de ne pas avoir maintenu l’ordre en mai 68. « Vous n’avez pas osé tirer » m’a t'il dit. J’aurai osé s’il l’avait fallu » lui aije répondu « souvenez vous de l’Algérie et de la rue d’Isly. Là, j’ai osé et je ne le regrette pas parce qu’il fallait montrer que l’armée n’était pas complice de la population algéroise »
De Jean Mauriac « l’après 2gol–notes confidentielles 1969/ 1989 pages 41. Après cette tragédie, lors d’une allocution de 2gol: silence total sur ces événements, l’Algérie ne le concernait plus... Par contre, son ministre zélé, Pierre Messmer qui rédigea les télégrammes du rejet des Harkis, se réjouit et comble de l’ironie écrit : Fournir urgence propositions témoignages de satisfaction aux gradés s’étant distingués le 26 mars.
Voici ce qui s’est brièvement passé en cette journée maudite qui en appelait une autre quelques 2 mois plus tard, un certain 5 juillet 1962, journée qui scella à jamais le destin de l’Algérie Française. MERCI.
Guy Regazzacci Amicale des pieds-noirs et de leur amis de la Dordogne.
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À noter, un petit souci indépendant de notre volonté, dû à un fort coup de vent.
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