2 Mai 2018
Intervention d' Ahmed Mestar dans le cadre
du « Groupe de Travail Harkis »
Salle des Bleuets – Hôtel des Invalides – Paris 75007
le 26 avril 2018
Monsieur le Préfet,
Voilà déjà plusieurs semaines que nous nous réunissons régulièrement afin d’examiner ensemble les préjudices subis par les harkis et leurs familles. L’abandon en Algérie, le retrait de la nationalité française, les massacres, les camps, les humiliations etc… ne sont plus un secret pour vous ni pour le président de la République.
Aujourd’hui nous arrivons à une étape importante de ce projet qui consiste à chiffrer ce préjudice avéré puisque, reconnu, d’une part par des historiens et, d’autre part par le président de la République en septembre 2016.
A plusieurs reprises vous nous avez expliqué les difficultés budgétaires qui pourraient remettre en question la réparation matérielle attendue par les victimes.
Cette situation est très inquiétante ! Ce groupe voulu par le président de la République, comme votre nomination, a suscité tant espoir. Comment expliquer à la communauté harkie que tout ce travail pourrait se solder par de simples mesurettes comme par le passé ?
La montagne va-t-elle accoucher d’une souris ? J’espère que non.
Depuis le début de l’année, nous observons que le gouvernement français a fait des cadeaux financiers qui auraient pu servir à boucler, décemment, ce dossier. Voici trois exemples que la presse a largement relatés :
Le gouvernement vient de faire un cadeau aux 5 millions de chasseurs en divisant par 2 le prix du permis de chasser qui passe de 400 € à 200 €; soit un manque à gagner de 18 millions d’euros pour les caisses de l’État. Cet argent n’aurait-il pas pu être gardé pour financer les victimes ?
Depuis le 1er janvier 2018, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été transformé en un impôt sur la fortune immobilière (IFI) ; soit un manque à gagner de 2 milliards d'euros pour les caisses de l’État. Cet argent n’aurait-il pas pu être gardé pour financer les victimes ?
Récemment la France a réglé la dette du Gabon à hauteur de 5 milliards. Cet argent n’aurait-il pas pu être gardé pour financer les victimes ?
Monsieur le Préfet, nous vous demandons de faire en sorte que le gouvernement français indemnise les victimes à la hauteur des préjudices subis. C’est juste une question de décence face aux souffrances des familles de harkis.
Je vous remercie.
Ahmed Mestar
*******
- Samedi 12 Mai 1962 - Samedi 12 Mai 2018 -
- Déjà 56 ans -
- Jour pour jour -
*******
Cliquez sur l'
- Les commentaires, qui ne sont pas accompagnés d'adresses Email valide... ne sont pas retenus -