L’association Harkis de France HDFM : Pour un devoir de mémoire et une réconciliation nationale à Saint-Valérien (89)

Amar Taher

Depuis mars 2022, Amar Taher est le président de l’association Harkis de France HDFM située à Saint-Valérien. L’association qu’il préside représente la Communauté Harki et s’engage à répondre aux questions, orienter et apporter de l’aide à ses membres. Rencontre.

L’Indépendant de l’Yonne : Monsieur Taher, vous êtes le président de l’association HDFM depuis quand ?

Amar Taher : Mon parcours au sein de cette association a débuté après le décès de mon père en 2005, qui en était le président dans les années 2000. Par la suite, M. Guessoum Azzedine a pris la relève. En mars 2022, j’ai été élu président, car de nombreux membres de l’association souhaitaient repartir sur de nouvelles bases et combler un vide qui existait dans leur recherche de soutien et d’orientation.

L’Indépendant de l’Yonne : Quel est le but de votre association ?

Amar Taher : Notre association a pour objectif principal de préserver la mémoire de nos parents et de leur histoire véritable. Nous encourageons le débat et accordons une grande importance à l’absence de politisation. Nous souhaitons accueillir chaque individu tel qu’il est, sans discrimination. Nos adhérents désiraient un renouveau et une nouvelle dynamique. Ils souhaitaient se démarquer du cadre politique et ouvrir leurs portes à tous, tout en conservant une approche respectueuse et non partisane.

L’Indépendant de l’Yonne : Pouvez-vous nous présenter votre association ?

Amar Taher : Actuellement, notre bureau compte quatre membres : moi-même en tant que président, Amed Souci en tant que vice-président, Fathia Remmide, secrétaire et Reski Hamani, trésorier. Nous sommes fiers d’avoir atteint un nombre de 100 membres, grâce à un travail acharné et une adhésion croissante au fil du temps.

L’Indépendant de l’Yonne : Mais il existe déjà une association pour les harkis présidée par Kadra Safrioune ?

Amar Taher : Il est vrai qu’il existe déjà une autre association harki présidée par Kadra Safrioune. Cependant, notre association ne fait pas doublon. En effet, certains membres – environ une centaine – ne se retrouvaient pas dans cette autre association et ont choisi de rejoindre la nôtre au fil du temps. Nous respectons les choix individuels et ne souhaitons pas polémiquer à ce sujet.

L’Indépendant de l’Yonne : Pourquoi être implanté à Saint-Valérien ?

Amar Taher : Notre implantation à Saint-Valérien est significative pour nous, car c’est notre berceau, “La cité de l’Oasis”, où nous avons été accueillis chaleureusement. Nous avons organisé une magnifique cérémonie mémorielle pour nos parents le 25 septembre 2022, un moment intense en émotions.

L’Indépendant de l’Yonne : Mais vous avez une autre casquette aujourd’hui, celui de délégué régional AJIR France ; pouvez-vous nous expliquer quel est votre rôle ?

Amar Taher : En cherchant à développer notre association, j’ai eu la chance de rencontrer M. Hamoumou Mohand, ancien maire de Volvic et président de l’association AGIR France, qui fonctionne avec des délégations régionales. Cette approche était en accord avec notre vision, et j’ai donc accepté de prendre la délégation Bourgogne Franche-Comté. Mon bureau m’a encouragé à saisir cette opportunité.

L’association AJIR, pour “Association Justice Information Réparation”, est une association nationale qui compte 2500 adhérents à travers la France, répartis en 35 associations. Elle est composée de 7 délégués régionaux et 33 délégués départementaux. En rejoignant AJIR, nous souhaitons ouvrir davantage de portes au niveau régional. Pour mener à bien notre devoir de mémoire, nous avons besoin de ressources, d’où notre adhésion à cette association.

Notre objectif demeure le rassemblement, indépendamment de la couleur ou de la religion. Nous nous engageons dans le débat et faisons des propositions. Certains de nos points ont été repris par Jean-Marie Bocquel, secrétaire d’État, avec qui nous collaborons. Par exemple, nous demandons la revalorisation des pensions des femmes de harkis, un traitement équitable pour toutes les veuves de harkis, ainsi que la création d’une fondation dédiée à la mémoire des harkis, pour laquelle nous aimerions voir une étude lancée.

L’Indépendant de l’Yonne : Quelque chose à rajouter pour conclure Monsieur Taher ?

Amar Taher : Notre association, l’Association Harkis de France HDFM de Saint-Valérien, s’efforce de préserver la mémoire des harkis et de promouvoir la réconciliation nationale. Nous sommes résolus à travailler ensemble, à ouvrir le dialogue et à construire un avenir meilleur pour tous, dans le respect de nos différences.

17/07/2023

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