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L'Info-Lettre de janvier 2024 de la MHeMO d' Ongles (04)

Dans l’épicerie, elles sont contraintes de se jeter au sol car des rafales d’armes à feu s’entendent, tout proche. Se relevant après la fuite de son amie, Marie-Thérèse découvre alors, allongé sur le trottoir devant la boutique, une silhouette familière, sans vie : celle de son père…    

Dans la ville d’Oran, alors que les Accords d’Evian viennent d’être signés, les attentats se multiplient, les évènements se bousculent et s’amplifient. Il faut fuir : « Partir où ? Allez où ? Notre pays c’était l’Algérie ! ».

Marie-Thérèse raconte d'abord son arrivée à Marignane avec son frère de 10 ans et leur mère, après avoir fui la terre natale en urgence : c’était « la valise ou le cercueil ! » 

Elle raconte ensuite, le ballottage de centres en foyers pour les sans-abris, mais surtout, l’ambiance dans les dortoirs sommaires, sans âme et sans intimité, puis, ajoute émue : « Le plus terrible, c’était la nuit, entendre pleurer, crier, hurler… ».

Saïd M.

Saïd est né en 1955 à l’est d’Alger, dans un petit village de Kabylie qui s’appelle Cheurfa. Ce village à une particularité, il est doté d’une Zaouïa (école coranique) et d’une kouba, dédiée à l’ancêtre commun, Sidi Boubeker, qui est vénéré à des dizaines de kilomètres à la ronde.

En 1956, ce petit village de familles maraboutiques, de par son rayonnement, suscite l’intérêt des militaires français. Sa mère lui raconte que, régulièrement, des militaires français d’origine marocaine s’installent sur les hauteurs et aux entrées du village pour surveiller les allées et venues de ses habitants, manière d’instiller un climat où règne la peur pour que les villageois ne rejoignent pas l’ALN FLN.

D’un autre côté, un émissaire l’ALN demande à la famille qui gère le lieu de culte de verser, dans un premier temps, un million d’anciens francs pour participer à l’effort de guerre, puis, deux millions, tout en exigeant qu'un membre de la famille rejoigne les rangs de l’ALN

La famille sait qu'en prenant cette décision elle s'expose à de lourdes représailles. Elle demande alors protection à l’armée Française, pour qui c’est une bénédiction, et qui exigera que la population s’engage à ses côtés. 

Sous la pression, un grand rassemblement est organisé par les militaires, où le chef religieux prend la parole devant des centaines d'hommes (musulmans). Puis les militaires distribuent des armes, convertissant ainsi des centaines d’hommes, en groupe d'auto-défense et en Harkis. 

C’est ainsi que le père de Saïd devient Harki. Leurs missions : surveiller les marchés, fouiller les villages, participer aux ratissages de l’armée française, à la recherche des " rebelles ". 

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