30 Août 2018
Salah Kateb a créé l'association agenaise des harkis./ Photo PB
Ils sont engagés dans la société à différents titres. « Le Petit Bleu » leur donne la parole. Salah Fadal Kateb est fils de harki.
Salah Fadal Kateb est fils de harki. Il n'a jamais connu l'Algérie, quittée alors qu'il n'avait que 2 ans. Lui qui n'a jamais connu ses grands-parents, vu ses parents souffrir du déracinement et vécu des années dans des conditions précaires, est depuis des années engagé pour la reconnaissance des droits des harkis.
Ces soldats algériens laissés pour compte lors de l'indépendance algérienne, et qui réclament depuis réparation de leur préjudice moral, mais aussi matériel. C'est sur ce dernier aspect que se concentrent leurs revendications, que les propositions du rapport Ceaux, récemment présenté par le gouvernement, ne sont pas parvenues à combler.
Car la réparation sera, à dire vrai, essentiellement financière. S'il convient de la difficulté à établir la hauteur d'un montant ou sa destination, surtout après cinq décennies, Salah s'efforce de démontrer qu'il s'agit du seul moyen de réparer la spoliation des biens immobiliers des harkis. Pour preuve : son parcours personnel, représentatif de celui de milliers de ses semblables. «Mon père était, comme la majorité des harkis, un agriculteur» explique-t-il. En conséquence, ce sont des hectares de vignes laissés derrière lui.
A son arrivée à Marseille, Salah et sa famille ont transité entre un camp, à Rivesaltes, avant d'atterrir en Lot-et-Garonne, à Saint-Sardos. Une maison insalubre, d'abord sans eau courante ni électricité, lui servait de toit, dormant à même le sol.
A son arrivée à Agen, l'entrée à l'école, tardive, et sa sortie, précoce, n'ont guère aidé à son intégration. Mais un tempérament unique l'aura aidé à ne pas sombrer dans l'amertume et se dévouer, au contraire, à un militantisme pacifique. Après des années de travail dans la technique du bâtiment, Salah poursuit désormais son combat au travers de l'association agenaise des harkis, qu'il a créée l'an dernier.
Il se veut ainsi être le porte-voix local d'une cause nationale, en informant et dialoguant avec les familles agenaises. Et attend, avec détermination, la grande réunion convoquée prochainement au stadium d'Agen, qui devrait précéder de nouvelles annonces du gouvernement sur le sujet.
06 50 45 40 92.
27/08/2018
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