28 Mai 2015
« Hommage à Germaine Tillion »
Communiqué de presse du « Collectif National Justice pour les Harkis et leurs familles»
Ce mercredi 27 mai 2015, à l’occasion de la journée nationale de célébration de « l’esprit de Résistance » décrétée en 2013, la République a honoré quatre illustres Résistants on les faisant entrer au Panthéon, dont Germaine Tillion.
« Elle ne prêchait ni ne sermonnait, Elle ne se donnait ni en exemple ni en spectacle » Jean Daniel.
Nous lui avons toujours témoigné une grande reconnaissance d'avoir «osé» défendre les anciens Harkis et leurs familles, sans manichéisme, sans idéologie comme trop souvent c'est le cas, hier et aujourd'hui.
Elle, qui a été Présidente d'honneur de notre association, nous n'oublierons jamais son témoignage plein de justesse, dans le livre de Fatima Besnaci-Lancou, Fille de harkis :
« Fatima Besnaci-Lancou publie (...) son témoignage d’enfant de harki dans la guerre d’Algérie, et elle a bien raison de le faire car on ne doit pas cacher une partie de la vérité ; la vérité, c’est toute la vérité, rien que la vérité.
Les harkis ont longtemps été condamnés au silence, assommés par des injures absurdes et il est temps de tourner la page de la guerre, mais auparavant tout doit être dit. Car lorsque la vérité est dite, on est plus riche pour effacer un passé douloureux.
Je suis en train de me battre pour les harkis. Car quarante ans après la guerre, la permanence du rejet et de l’intolérance, ce sont des bêtises noires ! Pourquoi les harkis n’auraient-ils pas eu le droit d’être harkis ? (…) Quand on a porté un uniforme de soldat, on reste fidèle à cet uniforme, quand on habite un pays, on reste fidèle à ce pays et l’on est aussi innocent dans les deux cas.
En revanche, lorsque l’on a devant soi un homme épuisé ou un homme vaincu, on lui doit la charité et l’amitié. Qu’est-ce que cela veut dire d’opposer, comme on l’entend parfois, les harkis aux résistants ? Harkis et résistants, cela va très bien ensemble ! Il faut résister au mal, il ne faut pas résister au bien. Les guerres créent des situations stupides mais la guerre n’est jamais faite pour se prolonger indéfiniment. (…).
Lorsqu’un petit-fils d’immigré algérien injurie un petit-fils de harki, c’est une stupidité car leurs parents ont également fait le choix de la France, à deux dates différentes, le même choix.
Les pieds-noirs partagent avec les harkis la douleur du pays perdu : ils avaient autant de droit de vivre en Algérie que les Algériens aujourd’hui de vivre en France.(…) j’aurais souhaité que le président Chirac aille encore plus loin dans la défense des harkis. Il y a autant de pardon à demander d’un côté que de l’autre.
Le pardon est un acte essentiel mais je ne sais pas si les politiques en sont capables. Le pape Jean Paul II, un grand pape, a demandé pardon aux Juifs du passé et du présent pour les injustices des chrétiens.(…).
En Algérie, avant et pendant la guerre, j’ai lutté contre la misère et la pauvreté matérielle. En créant les Centres Sociaux, je voulais donner un peu plus à manger à chacun, et l’instruction à tous car l’un ne va pas sans l’autre.
Je crois que nos ancêtres de la Révolution française se sont trompés de devise. Au lieu de dire : liberté, égalité, fraternité, ils auraient dû nous léguer : égalité, liberté, fraternité. Il faut commencer par l’égalité, et si on a l’égalité, du même coup, on a tout le reste.
Sans histoire vraie, il n’y a pas d’histoire. »
En ce jour symbolique d'hommage de la République à quatre illustres Résistants, nous réitérons notre demande à ce que monsieur le Président de la République, François Hollande, tienne son engagement écrit envers la communauté des anciens Harkis et de leurs familles, il est plus que temps !
Message écrit par monsieur François Hollande, actuel Président de la République, daté du 5 avril 2012 et reçu par les associations de Harkis:
« (…) Comme je me suis engagé, si le peuple français m’accorde sa confiance, je m’engage à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abondant des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France.
Au-delà de cette reconnaissance tant espérée et tant attendue, que l’actuel président sortant a refusé d’accomplir, je veux vous faire part de mon intention d’assurer aux Harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la république. (…)».
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Maintenant, monsieur le Président de la République, que vous êtes en situation de pouvoir le faire, faites-le !
Abdelkrim KLECH
Président de l’association «Collectif National Justice pour les Harkis et leurs familles »
- Le respect des engagements du 5 Avril 2012 -
Je vous ai compris , C'est maintenant !
Lettre complète ici
Lire son message
du 5 avril 2012
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux