28 Septembre 2015
Communiqué source : AFP
Louis Aliot, tête de liste FN aux régionales en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon, s’est posé samedi à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) en défenseur des harkis, cherchant à s’attirer les voix d’un groupe social qui pèse dans la région.
Pour lancer sa campagne dans les Pyrénées-Orientales, l’un des 13 départements de la nouvelle grande région, le vice-président du FN a choisi le centre-ville de Rivesaltes, à quelques kilomètres du camp où ont transité quelque 22.000 supplétifs de l’armée française et leurs familles, rapatriés d’Algérie en 1962.
Rivesaltes doit accueillir un mémorial aux victimes, qui sera inauguré en octobre, avec la venue annoncée
du Premier ministre Manuel Valls.
Le camp a accueilli tour à tour dans des conditions extrêmes des réfugiés espagnols, des Juifs (entre 1939 et 1942) et un camp de regroupement de harkis et de leurs familles (1962).
Se posant en héraut des «oubliés de l’Histoire», Louis Aliot a souhaité devant la presse «rendre hommage» à «nos frères harkis, qui forment une partie totalement intégrée de la nation française, et qui ont été parqués, méprisés, abandonnés».
La question des harkis et de leurs descendants est une *antienne du vice-président du FN, dont la mère est une rapatriée, et dont les deux oncles ont pris le parti de l’Algérie française. «C’est une histoire qui m’a accompagnée tout au long de ma vie», a-t-il dit à l’AFP, récusant toute volonté électoraliste.
Pour Mohamed Bellebou, président d’une association de harkis et membre de la liste de M. Aliot, le parti est le seul à même de défendre les intérêts de ce groupe social. Ni les engagements de Nicolas Sarkozy, ni ceux de François Hollande n’ont été respectés, assure-t-il.
Mais d’autres associations tiennent à se distancier de cette démarche. Le FN, comme les autres partis, «vient chercher les harkis en période électorale», a ainsi estimé
Achour Baali, président du comité de concertation Harki régional Midi-Pyrénées, qui souligne que son association est «apolitique».
- Le FN «se trompe d’allié» -
«Je ne condamne pas les associations qui travaillent avec eux, mais je pense qu’elles se trompent d’allié», a commenté
Alain Ferki, vice-président d’une association de harkis.
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Si le poids électoral des harkis et de leurs enfants est très difficile à évaluer, les politiques ne peuvent pas «faire l’impasse» sur le sujet des rapatriés dans la région, estime
l’historien Nicolas Lebourg.
Le choix de Rivesaltes de la part de M. Aliot «n’est pas une coïncidence», selon lui. «Il travaille son implantation locale. Cela lui permet de parler à toute la communauté rapatriée de la région».
M. Aliot «s’inscrit parfaitement dans cette tradition d’instrumentalisation à des fins électoralistes des souffrances des harkis, qui sont réelles, comme l’a fait une partie de la droite.
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*Une antienne est le refrain, souvent bref et de préférence chanté, avant et après un psaume. Musicalement, l'antienne est l'ancêtre du refrain.
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