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19-Mars : des Harkis en force au mémorial de Rivesaltes pour dire que cette date ne marque pas la fin du conflit mais le début d'un massacre

Photo Michel Clementz

Entre 150 et 200 harkis se sont réunis ce samedi, devant le mémorial du camp de Rivesaltes, pour dénoncer leur "abandon" par la France et "l'insulte" de François Hollande en ce 19 mars. Brandissant en particulier une pancarte "19 mars" barrée d'un bandeau de deuil, les harkis "veulent rappeler à toute la France notre abandon" en cette date anniversaire du 19 mars 1962, a déclaré Hocine Louanchi, coordinateur du Rassemblement militant de la cause harkie. "Le 19 mars, c'est la date de notre massacre", a-t-il poursuivi, "François Hollande a voulu nous insulter" en commémorant pour la première fois le cessez-le feu décrété le 19 mars 1962 en Algérie au lendemain des accords d'Evian.

 

Les harkis, dont certains venus d'autres départements, comme le Nord ou l'Ariège, ont déposé une gerbe sur le mémorial du camp de Rivesaltes, près de Perpignan, où nombre d'entre eux avaient été enfermés dans des conditions insalubres ou ont péri, au sortir de la guerre d'Algérie. "On oublie nos morts, où sont nos morts?", a déclaré à la foule M. Louanchi, qui a passé neuf mois à Rivesaltes.

Il a qualifié le mémorial du camp, inauguré en octobre par le Premier ministre Manuel Valls, de "falsification" de l'Histoire: "on n'a pas écrit notre Histoire, on nous a gazés sur le plan psychologique", a-t-il dit, estimant que l'exposition à l'intérieur du mémorial donnait "l'impression que nos parents sont venus ici en colonie de vacances". "C'est pour l'honneur de nos parents, pour notre reconnaissance et pour une loi de réparation sans cesse promise et jamais votée" que les harkis manifestent ce 19 mars, a ajouté M. Louanchi, qui fut l'un des acteurs des premières révoltes harkies de 1975.

Selon lui, "la responsabilité de la France dans le drame des harkis est actée" et François Hollande doit tenir sa promesse électorale d'avril 2012 de reconnaître cette responsabilité "dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France". L'initiative présidentielle, cette année, de commémorer le cessez-le-feu est contestée par de nombreuses associations d'anciens combattants et de pieds noirs pour qui le 19 mars marque non pas la fin du conflit algérien, mais le début de l'exil et du massacre de civils et des harkis.

 

François Hollande : "Le 19 mars 1962, ce n'était pas encore la paix, c'était le début de la sortie de la guerre"

 

François Hollande a justifié samedi son choix de commémorer le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie pour rendre hommage aux victimes de ce conflit en expliquant que cette date ne marquait "pas encore la paix" mais "le début de la sortie de la guerre".

 

"Le 19 mars 1962 ce n'était pas encore la paix, c'était le début de la sortie de la guerre, dont l'histoire nous apprend qu'elle est bien souvent la source de violence, ce qui fut tragiquement le cas en Algérie avec des représailles, des vengeances, des attentats, des massacres", a déclaré le président de la République, alors que sa décision de commémorer le 19 mars a suscité une vive polémique.

 

L'initiative présidentielle a notamment été contestée par de nombreuses associations d'anciens combattants et de pieds-noirs pour qui le 19 mars marque non pas la fin du conflit algérien mais le début de l'exil et du massacre de civils et des harkis, Algériens anciens supplétifs de l'armée française. 

Mais pour M. Hollande, même "s'il y a une plaie qui ne s'est jamais vraiment refermée", il s'agit aujourd'hui de "convoquer l'histoire, non pas pour nous diviser mais pour nous réunir". "Alimenter la guerre des mémoires, c'est rester prisonnier du passé, faire la paix des mémoires c'est regarder vers l'avenir.

C'est ce message d'unité et de paix, de rassemblement aussi que j'entendais aujourd'hui en ce 19 mars délivrer devant vous", a lancé M. Hollande devant le mémorial aux victimes de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

 

Une réponse aux critiques venues également de la droite et du Front national contre son initiative. Choisir le 19 mars, "c'est en quelque sorte, adopter le point de vue des uns contre les autres (...) C'est considérer qu'il y a désormais un bon et un mauvais côté de l'Histoire et que la France était du mauvais côté", a ainsi dénoncé vendredi l'ex-président Nicolas Sarkozy, patron du parti Les Républicains.

19/03/2016

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