30 Juillet 2016
Depuis hier vendredi et aujourd'hui samedi, la Coordination Harka organise des rencontres, à l'occasion des 40 ans de la fermeture du camp de Saint-Maurice-L'Ardoise.
Un rendez-vous riche en émotions pour ceux qui ont passé une partie de leur jeunesse derrière les barbelés.
Témoignage
"J'avais entre 5 et 6 ans quand je suis arrivée au camp." Commence, avec déjà la voix empreinte d'émotions, Kedidja Guemreirene, qui vit aujourd'hui à Laudun-L'Ardoise.
"En Algérie, mon père était protégé à la caserne, un jour il est venu chercher ma mère pour qu'on parte en France, mais il voulait dire au revoir à sa maman, qui vivait dans les montagnes. Il se retrouve alors encerclés par les soldats du FLN. Ils le cherchaient. Quand ils ont commencé à menacer ma mère et ma grand-mère, mon père est sorti de sa cachette. Ils ont dit qu'ils voulaient simplement lui poser des questions. On ne l'a jamais revu."
Le père de Kedidja, qui était sergent chef dans la police de l'armée, a été déclaré mort dix ans plus tard. "Nous n'avons jamais retrouvé ses assassins ni son corps. On n'a jamais pu faire le deuil."
C'est dans ces circonstances qu'elle arrive en France, avec ses trois frères et sœurs, sa maman et sa grand-mère, qui avait juré à son fils de ne pas quitter sa famille. "Ma mère ne parlait même pas français..."
La famille passe par Rivesaltes, Saint-Maurice-L'Ardoise et Lascours. "Ma mère a fini paralysée avec tout ce qu'elle a traversé, soupire Kadidja. Les seules choses qui lui ont quand même apporté de la satisfaction ont été de voir que mes enfants vont très bien, que ma sœur est devenue directrice d'un centre social et mon frère directeur d'une école."
Le programme de la journée
Une histoire forte, comme beaucoup ont été relayées ce matin, au Forum de Laudun-L'Ardoise pour les rencontres "A chacun son histoire...". La journée va se poursuivre avec le méchoui, dans l'ancien camp (complet).
A 17 h 15, la pièce de théâtre "Destin Mektoub", par la compagnie Théâtres et Sociétés, relate l'histoire d'un couple arrivé en France qui se retrouve seul. Le mari commence à présenter des symptômes de la maladie d'Alzheimer... Entrée libre, ouvert à tous.
A 21 h, la troupe Arka Danse présente sa création "Ghorba (L'exil)", qui met en scène l'histoire des harkis.
Entrée libre, ouvert à tous.
Dalila Arfi fille de Harki , en préparant sa création"GHORBA" ( l'Exil) mettant en scène l'histoire de son propre père.
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