EXPOSITION À LA ROQUE-D'ANTHÉRON (13) PARCOURS DE HARKIS ET DE LEURS FAMILLES À LA BAUME, ET À LA GALERIE MUSÉE

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La ROQUE D'ANTHÉRON une plaque en mémoire du parcours des harkis

Le dévoilement de la plaque commémorative a été particulièrement émouvant, samedi dernier, au hameau de la Baume où se sont retrouvées 200 personnes.

La plupart y avait séjourné pendant de douloureuses années d'exil.

En effet, après 1964, près de quarante familles sont arrivées dans ce hameau de forestage (ou hameau forestier, cette structure mise en place en France, pour loger et employer des familles d'anciens harkis après la fin de la guerre d'Algérie, Ndlr), à 3 km du centre-ville.

Paul Onoratini, maire de l'époque, fut l'un des rares en France à proposer un terrain communal pour accueillir ces harkis et leurs familles menacées de représailles sur leur sol, mais qui n'étaient pas pour autant "attendues" par les autorités françaises.

Le hameau resta ouvert de 1964 à 1975, date à laquelle les combattants harkis furent reconnus comme Anciens combattants pour la France, obtenant le droit de résider sur le sol français.

C'est pour se souvenir de cette histoire sensible et la garder vivante, que Serge Gouteyron le sous-préfet d'Aix était présent "non pour une communauté, mais pour des Français", a-t-il souligné. Jean-Pierre Bouvet, vice-président du Conseil départemental délégué aux anciens combattants, représentait la présidente Martine Vassal et Hervé Gourio, directeur de l'Office National des Anciens Combattants (ONAC), étaient eux aussi aux côtés du maire Jean-Pierre Serrus.

Tous se sont recueillis pendant une minute de silence après le dépôt de gerbes et La Marseillaise.

Les associations de familles harkis ont fait preuve de solidarité.

Zohra Aridj, enfant du hameau, a prononcé un vibrant discours au nom de "sa famille harki" et notamment du collectif Harkis 13 qu'elle préside, au côté duquel se tenaient l'Association Mémoire Harkis Rapatriés Provence ainsi que l'Association nationale des Harkis associés et sympathisants.

Leurs représentants ont déposé des gerbes de fleurs au pied de la stèle, rappelant le séjour de dizaines de familles harkis ici.

"La République française, en hommage au parcours et à l'œuvre accomplis dans les hameaux de forestage par les harkis, anciens membres des forces supplétives, et aux familles qui y ont vécu", c'est le texte qui figure sur la plaque dévoilée par le sous-préfet, à la demande des ministères de l'agriculture et de la défense, relayée par Stéphane Bouillon, préfet des Bouches-du-Rhône.

Une exposition créée par l'ONAC et une conférence de l'historien Abderrahmane Moumen, proposée par le collectif Harkis 13, ont été mises en œuvre sur le site du village de La Baume.

Du 6 au 14 novembre, l'exposition est visible à l'office du tourisme. Il s'agit là d'un excellent support de mémoire ou d'éventuelle découverte d'une réalité historique, qui concerne de nombreuses familles françaises.

Séverine Pardini

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