8 Octobre 2017
Le G 12 Rencontre le président Macron : Entre le doute et l’espoir...
Le Président de la République, M. Emmanuel Macron, a reçu le 25 septembre, les membres du G 12 , pour annoncer sa feuille de route sur le dossier Harki et écouter les représentants de cette instance sur le sujet.
Les deux grands thèmes que sont la Reconnaissance et la Réparation ont été évoqués par le Président.
Nous pourrions nous sentir rassurés (comme certains) par le plan d'actions proposé par ce nouveau gouvernement mais certains propos sibyllins tenus par M. Macron peuvent nous faire douter...
Les Harkis, enfin écoutés ?
Le Président a affiché, à nouveau, sa volonté de "travailler ensemble pour aller au bout de ce qui doit être fait par la République", ajoutant : "Je souhaite que ce soit fait le plus rapidement possible, que nous en définissions ensemble les tenants et les aboutissants".
Nous ne pouvons que nous réjouir de l'état d'esprit qui anime notre Président.
Les mesures spécifiques mises en place pour les Harkis, ont toujours été décidées sans réelle concertation et surtout, elles n'ont jamais répondu efficacement aux nombreux problèmes qui se posaient et qui se posent encore.
L'idée d'associer les représentants des Harkis et leurs familles, à la recherche de solutions définitives, va dans le bon sens.
Encore faut-il qu'il y ait une véritable représentativité de la "communauté" Harki et qu'il y ait un consensus au niveau des personnes chargées de porter la parole des Harkis et de leurs familles...
Le Collectif National Justice pour les Harkis et leurs familles a été le seul à défendre l'idée d'un dialogue élargi entre les Pouvoirs publics et leurs représentants (voir ci-après la déclaration lue par Mohamed Kara, le président du Collectif).
La grande nouveauté repose donc sur la création d'un groupe de travail composée d'historiens, de juristes... qui travaillerait avec les membres du G 12 et d'autres délégués du monde Harki.
Jusque là, tout va bien !
Mais les choses ne sont jamais simples dans ce genre d'affaires...
Un projet de réparation très ambigu !
Le Président Macron a indiqué clairement vouloir séparer la Mémoire et LES Réparations.
Ces propos ont de quoi surprendre. Pourquoi vouloir déconnecter la Reconnaissance et la Réparation des préjudices subis ?
Pourquoi nous parler de RéparationS ?
Analysons d'un peu plus près les propos de M. Macron.
Le Président évoque le besoin de distinguer les faits, les générations et leurs difficultés : de regarder vraiment les choses de manière réelle.
Il poursuit : "Il y a une génération qui a été dans les camps ; d’autres, non. Donc, il faut regarder les choses de manière réelle, afin de mettre en place la reconnaissance que l’on doit avoir du fait historique, et de traiter indépendamment la réparation, qui peut se définir de manière différente, et plus individuelle : réparation financière, ou autre."
En clair, il faut DES Réparations au cas par cas et de manière très restrictive !
Nous retrouvons là les arguties de certains qui prétendent que les familles de Harkis ayant vécu dans certains camps , ont beaucoup plus de droits que d'autres.
FAUX ! Les souffrances endurées avec le déracinement puis le passage et l'internement dans les camps, les régimes d'exception mis en place, l'inégalité de traitement et l'exclusion de certains dispositifs légaux et réglementaires qui avaient vocation à s'appliquer à toutes les personnes bénéficiant du statut de Rapatrié, l'exclusion sociale et la grande précarité qui perdurent, la marginalisation et les traumatismes psychologiques concernent TOUS les Harkis, leurs épouses et leurs enfants !
La déclaration du Président Hollande qui a reconnu officiellement, le 25 septembre 2016 "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France" ne faisait pas de distinguo entre les Harkis.
Et ces fautes qui ont été admises nécessitent une réparation INTÉGRALE de tous les préjudices subis !
Tous ceux qui affirment être légitimes pour porter la parole des Harkis et de leurs familles doivent savoir qu'ils ont une lourde responsabilité et qu'ils se doivent d'agir pour l'ensemble de cette catégorie de citoyens.
La suite à donner
Tous les militants de la cause Harki doivent être conscients des enjeux liés à la mise en place de ce groupe de travail voulu par le Président Macron.
Les représentants des Harkis et leurs familles auront, pour une fois, voix au chapitre mais ils n'auront pas le droit à l'erreur.
Il est indispensable que les personnes appelées à siéger dans cette commission se rencontrent rapidement et travaillent à une plate-forme commune de revendications qu'il s'agisse de la Reconnaissance ou de la Réparation.
Le Collectif National Justice pour les Harkis et leurs Familles rappellera, à cette occasion, son engagement pour une Réparation intégrale POUR TOUS LES HARKIS ET LEURS FAMILLES pour l'ensemble des préjudices moraux et matériels, y compris l'indemnisation des biens perdus ou spoliés en Algérie.
Les modalités de mise en œuvre de cette Réparation seront à définir avec les Pouvoirs publics.
Le CNJHF fera également connaitre ses propositions en matière de Reconnaissance.
Nous invitons toutes les bonnes volontés à se retrouver dans les meilleurs délais dans la ville qui convient au plus grand nombre pour mener à bien ce travail indispensable avant les premiers échanges avec les Pouvoirs publics.
Paris, le 3 octobre 2017
Source
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