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Livre du week-end - La guerre d’Algérie vue par les femmes - Algériennes (1954 - 1962)

L’album BD « Algériennes », en librairie depuis le 31 janvier, évoque la guerre d’Algérie et ses drames à travers le destin croisé de cinq femmes. Efficace.

Non, ce n’est pas un livre de plus sur la guerre d’Algérie. Un livre de souvenirs de combattants ou de victimes des deux camps, un essai historique, ou même un pamphlet pour dénoncer les atrocités commises par les uns ou les autres... Album de fiction basé sur des événements réels, «Algériennes » dont la parution est prévue ce mercredi 31 janvier aux éditions Marabout, prend le parti pris, peu courant pour ce conflit, de se mettre du côté des femmes.

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout

Victimes ou actrices de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom (Le gouvernement français évoquait « les événements » pour qualifier sa lutte contre les mouvements indépendantistes), c’est leur point de vue, leur implication en tant qu’épouse ou fille, militante ou combattante, qui nous est ici donné...

Française d’une quarantaine d’années, Béatrice  prend conscience un jour en lisant un article de journal, cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie, qu’elle est en fait « une enfant d’appelé ». Mais lorsqu’elle tente de questionner son père, à l’époque jeune soldat français envoyé en Algérie, sur la réalité de cette période, celui-ci se ferme.

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout

C’est par sa mère puis l’amie de celle-ci, fille de harki, et les rencontres qu’elle fera ensuite sur place, en Algérie, que Béatrice retrouvera la trace de ce morceau d’histoire familiale enfoui. Lucienne, Malika, Djamila, Bernadette, Saïda... Sans qu’elles le sachent, leurs vies se sont croisées à un moment donné.

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout

Si elle ne fait l’impasse ni sur les atrocités commises durant « les événements », ni sur les violences et injustices qui ont suivi la déclaration d’indépendance, cette approche originale apporte un autre regard sur la guerre d’Algérie.

Merralli-Deloupy aux éditions Marabout

Signé Méralli et servi par le trait clair et précis du dessinateur Deloupy, « Algériennes » montre une fois de plus l’absurdité de la guerre. Sans juger ni condamner. Juste en croisant des souvenirs de femmes un demi-siècle après « les événements »... Édifiant.

Algériennes convainc aussi grâce à la divergence des points de vue.

Cliquez sur le livre pour le commander

La guerre d’Algérie vue par les femmes - Algériennes (1954 - 1962)

Algériennes (1954 - 1962). Scénariste : Swann Méralli, dessinateur : Deloupy.

30/01/2018

Frédéric Choulet

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G
Juste une remarque sur le commentaire précèdant. Il est dit " Le haic, un voile blanc qui couvrait avec grâce le corps féminin" Chacun est libre de ses propos. Pour moi, un voile cache quelque chose ou quelqu'un donc, ce qui est dessous peut être ce que l'on veut, une femme ou pourquoi pas un homme ou tout autre , à votre guise de choisir. C'est l'aliénation pure et simple de l'humain et si c'est une femme c'est sa négation en tant que telle puisqu'elle n'existe pas, elle est derrière cette barrière et juste reservée à l'homme, le sien.
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R
On constate une erreur sur la couverture du livre qui est sensée représenter une femme algérienne ayant vécu la guerre d’Algerie. <br /> En effet, si comme le montre le dessin les femmes algériennes portaient en 1954/1962 le «haïc», un voile blanc qui couvrait avec grâce le corps féminin, elles ne pratiquaient pas le tatouage artistique au henné reproduit sur les mains dans cette BD. Ce qu’on voit sur le dessin de couverture est beaucoup plus récent et il est surtout d’origine marocain. Il suffit de regarder les photos d’époque pour constater qu’en Algérie les femmes portaient souvent un tatouage traditionnel fait de symboles sur le visage, les mains et autres parties du corps et n’utilisaient le henné que pour les cheveux ou encore l’étaler totalement sur la paume des mains ou les pieds lors des fêtes. On l’appliquait également aux enfants simplement ou parfois sous forme de croissant lunaire ou d’étoile. Cela se pratiquaient ainsi dans les camps harkis et encore de nos jours dans plusieurs familles de français musulmans rapatriés les jours de l’Aïd. <br /> Certes ce n’est qu’une erreur de détail mais qui est significative de l’ignorance de certaines pratiques traditionnelles. Dommage.
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