28 Janvier 2022
La “colère” de certains descendants de Harkis est bien visible à Villeneuve-sur-Lot. © Crédit photo : J. P.
Cette avancée dans la reconnaissance du préjudice subi par les harkis et leurs familles a été votée par le Sénat
« Macron a fait plus que Sarkozy ou Hollande sur la question. » Boaza Gasmi essaye de voir le verre à moitié plein. Après l’Assemblée nationale, le Sénat a acté, mardi 25 janvier à l’unanimité le principe d’une réparation pour les préjudices subis par les harkis et leur famille.
“Le projet de loi « n’est pas à la hauteur du discours prononcé par le président”
Le projet de loi « n’est pas à la hauteur du discours prononcé par le président en septembre », juge toutefois le représentant du Comité national de liaison des Harkis. André Azni y avait assisté en direct depuis la salle des fêtes de l’Elysée. Le président de l’association Les Harkis et leurs amis l’avait alors jugé positif, espérant qu’Emmanuel Macron « aille au bout des choses ». A voir l’état de la devanture d’un vieux bar de Villeneuve-sur-Lot orné par ses soins de messages hostiles à la majorité gouvernementale, André Azni est déçu.
Pressions maintenues
« Très en colère, corrige-t-il. On va le faire entendre dans les prochains jours. » La réparation doit être forfaitaire. A raison de 1 000 euros par année passée entre 1962 et 1975 dans un camp ou hameau de forestage, l’enfant du camp de Bias percevrait « 7 000 euros pour solde de tout compte. » Pas assez…
Le député (Lrem) Olivier Damaisin, investi depuis le début de son mandat sur le sujet, savoure « une belle avancée », insiste sur « l’unanimité rare des groupes politiques des deux chambres » et se dit conscient « qu’il y aura toujours des déçus. Mais il y a aussi beaucoup de Harkis très contents. » Il intégrera la Commission mixte paritaire de sept députés et autant de sénateurs chargés d’entériner la future loi. La seule évolution à venir concerne les conditions d’accès à la commission de reconnaissance et de réparation.
Les associations de harkis, elles, prévoient de se retrouver samedi 29 janvier à 14 heures au Stadium d’Agen pour envisager les suites à donner.
Aussi, « les cinq principaux candidats à la présidentielle » ont été invités à Bias. Le président sortant avait promis de s’y rendre avant la fin de son mandat.
« Tout le monde a voté pour. Ce ne sera pas un sujet de la campagne », coupe le député Damaisin.
26/01/2022
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