5 Février 2022
Françoise Dumas, présidente de la commission de la Défense.
Pas d'opportunisme électoral pour Françoise Dumas mais un travail mémoriel de très longue haleine...
Le 9 février, l’Assemblée nationale adoptera définitivement le projet de loi harkis. La présidente de la commission de la Défense que vous êtes doit s’en féliciter…
Oui je m’en réjouis et je salue le travail de la députée de l’Hérault, Patricia Mirallès, rapporteur du texte. C’était une promesse du candidat Macron, en 2017, et si certains nous font des accusations d’opportunisme électoral, c’est mal venu. C’est au contraire un travail mémoriel de très longue haleine.
Parvenir à avancer sur la réparation des préjudices subis n’était pas gagné. Il y a eu plusieurs étapes dans ce travail d’apaisement, la reconnaissance de la mort de Maurice Audin, puis le rapport Stora, le très beau discours de reconnaissance sur les rapatriés… C’est un cycle qui va aboutir aux 60 ans des accords d’Évian le 19 mars prochain.
Avec l’histoire du camp de Saint-Maurice-l ’Ardoise, vous étiez attentive à la question particulière des harkis…
C’était une préoccupation majeure du Président. Bien sûr l’argent ne répare pas des traumatismes, mais il était nécessaire que la République reconnaisse ses manquements. Réparer l’indignité des conditions d’accueil de ces enfants qui étaient Français, et n’ont pourtant pour certains ni eu accès à la santé, à l’éducation, voire à des sépultures comme les autres Français.
Il était important de prendre en compte le préjudice subi par les harkis, de façon collective et individuellement
Le sénateur Burgoa est récemment intervenu en dénonçant une différence de traitement, entre "harkis des camps" et "harkis des champs"… Cela vous a ému ?
Il y a des harkis qui sont arrivés de façon normale, classique. Puis d’autres, arrivés par bateau, transportés de nuit pour ne pas qu’on les vois, et emmenés vers des camps militaires… Il faut qu’on comprenne ça, des gens qu’on a privés de liberté.
La secrétaire d’État aux anciens combattants Geneviève Darrieussecq fera un déplacement à Saint-Maurice sur ce cimetière qui vient d’être retrouvé et où étaient enterrés les enfants morts en bas âge.
Quant au sénateur Burgoa, il a finalement su s’emparer du sujet puisqu’il a voté pour le texte dans la commission paritaire composée de sept députés et de sept sénateurs, dont lui, que j’ai coprésidé. Ses collègues des LR Aubert et Tabarot ont eux voté contre. Ils ont fait de la politique politicienne, c’est dommage sur un tel sujet.
04/02/2022
*******