3 Février 2022
Les harkis ne décolèrent pas, après la signature de l'accord de reconnaissance et de réparation, annoncée mardi par la députée LREM de l'Hérault, Patricia Mirallès.
Les harkis de l’Hérault et leurs familles en colère (©Fatiha Mameche)
Les combattants harkis ne décolèrent pas, après la signature de l'accord de reconnaissance et de réparation, annoncée mardi par la députée LREM de l'Hérault, Patricia Mirallès, comme Métropolitain l'a évoqué ici. Les responsables de la région Occitanie se disent en désaccord total avec le texte de loi entériné par le gouvernement.
Les harkis de l’Hérault et leurs familles en colère (©Fatiha Mameche)
Le Perpignanais Nacer Nouali, Le Toulousain Abdelah Krouk, les Montpelliérains Rabah Bensaïdi et Mustapha Chelih, ainsi que la
Les harkis de l’Hérault et leurs familles en colère (©Fatiha Mameche)
Biterroise Thérèse Saloul, réunis dans le groupe de travail Citoyens Français anciens combattants harkis et leurs familles, réagissent ce mercredi et ne mâchent pas leurs mots : « Les descendants des citoyens français anciens combattants harkis dénoncent une affaire d'état gravissime, en raison d'une atteinte à leur citoyenneté. Cette loi n'est pas conforme aux textes fondamentaux de notre République. Ce projet de loi concernant la reconnaissance et la réparation des harkis et leurs familles est définitivement scellé et sera promulgué au journal officiel comme tel.
La séance publique au Sénat du 25 janvier dernier n'aura été qu'une pièce de théâtre et un semblant de démocratie. La seule solution est de dissoudre collégialement en dénonçant un scandale d'État par voie médiatique populaire et par le droit constitutionnel, avec l'argument irréfutable du refus du statut et qualificatif de citoyens français et leurs familles, donc même ceux nés en France métropolitaine ».
Reçus par Hussein Bourgi
Préalablement à l'arrivée du projet de loi devant la Haute Assemblée, Hussein Bourgi, sénateur PS de l'Hérault, a organisé une réunion de travail vendredi 21 janvier, à la Maison des Rapatriés, à Montpellier, où il a auditionné les représentants des associations de harkis et d'enfants de harkis. Cette rencontre fut l'occasion pour le sénateur de l'Hérault de faire le point sur les avancées contenues dans ce texte, et de pointer les dispositions qui cristallisent le mécontentement des harkis et de présenter les amendements permettant d'y échouer. En tout, 67 amendements ont été déposés par l'ensemble des sénatrices et sénateurs. Hussein Bourgi est signataire ou cosignataire, avec le groupe PS, de 21 amendements.
Engagé aux côtés des harkis depuis plus de 25 ans, Hussein Bourgi souhaite que ce texte soit l'occasion d'accomplir un geste significatif envers ces compatriotes. « L'année 2022 marque le 60ème anniversaire de la fin de la Guerre d'Algérie qui a renouvelé avec les Accords d'Évian. Pour les Harkis qui ont été rapatriés ou qui sont venus par leurs propres moyens sur le territoire français – après avoir subi l'abandon par la France, fui les représailles, les exactions et les exécutions sommaires – ce fut le début d'un nouveau cauchemar. Parqués dans les camps de transit, de reclassement et d'internement, isolés dans les hameaux de forestage, enfermés dans d'anciennes prisons ou des hôpitaux psychiatriques, les harkis ont subi un traitement particulièrement inhumain. Ils ont subi un préjudice tant matériel que moral,
Côtoyer les harkis et les écouter a permis à Hussein Bourgi de mesurer combien ils gardent au cœur de cette joue ouverte. En conscience et en responsabilité, il nous appartient d'œuvrer pour apaiser cette blessure.
Ces responsables de la cause harkie assurent « subir le retrait du décret Crémieux sous le régime de Pétain ». Des actions spectaculaires ne sont pas à exclure dans les prochains jours, en Occitanie, mais également dans d'autres régions et à Paris. La hache de guerre est loin d'être enterrée, à deux mois de l'élection présidentielle et du vote des harkis.
02/02/2022
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