Réaction de Mauricette TORRENT suite à l'article de Monsieur Djelloul MIMOUNI

- Suite à l'article de Djelloul MIMOUNI du 16/06/2022 -

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 Réaction de Mauricette TORRENT, Présidente du Comité national de Liaison des Harkis, section des PO interpelle Mesdames et Messieurs les Elus de Perpignan :

Objet : Le cri de colère à juste raison du Président d’une association de Harkis Monsieur Djelloul MIMOUNI dénonçant une injustice vis-à-vis de la communauté « HARKI » concernant les sommes allouées par des subventions à l’occasion des 60 ans de l’exode des Rapatriés d’Algérie en 1962.

Dites-moi, Mesdames et Messieurs les Elus ; la communauté ‘Harkis » et la communauté « Pieds-Noirs » ne sont-elles pas toutes les deux les représentants du Peuple Français Rapatrié d’Algérie ?

Alors, pourquoi 60 ans après persistez-vous à les séparer, voire à les diviser ?

Choquée, je me permets de vous énoncer quelques vérités et de vous renvoyer face à votre conscience.

Par mon vécu sur le sol d’Algérie, je suis fière de vous appeler mes Frères, vous les Fils et les Filles de Harkis.

J’ai vécu auprès de vos familles dans les Douars d’Algérie où mon Père a exercé avec fierté le métier de Directeur d’école jusqu’à son dernier souffle, il nous disait : » Ils avaient la soif et la volonté d’apprendre et de savoir. . . » 

Cela m’a remémoré un souvenir de ces élèves qui, quel que soit le temps étaient heureux de prendre le chemin de l’école. Ils respectaient celui qui enseignait et sa famille. Aussi venaient-ils en classe avec sérieux et surtout avec l’avidité d’apprendre.

Je suis fière d’avoir partagé les bancs d’école avec vous !

Vos familles ont pris la décision de se battre en Algérie auprès des troupes françaises avec honneur et courage. Pourtant ces valeureux combattants que sont les « Harkis » ont été traités de « sous-hommes » par un élu et pas le moindre !

Et vous, leurs descendants de quel qualificatif vous ont-ils affublés !

J’ai entendu différentes versions :

• Ils ne savent que tendre la main
• Les Associations ne défendent que leurs cas personnels.
• Ils ne sont même pas capables de s’entendre entre eux. Laissons-les faire Ils se déchireront.

Et de ces dilemmes qui, depuis trop longtemps en a profité ?

Mesdames, Messieurs les Elus : votre devise n’est-elle pas de diviser pour mieux régner ?

Et tout ceci, à qui la faute si la vie les a éprouvés, les a aigris, amoindris et ne leur a pas permis de fréquenter les écoles de France après leur rapatriement ?

De leur permettre de s’instruire, de pouvoir se défendre, pouvoir régler leurs dossiers et de bénéficier entre-autres de la loi sur les Rapatriés ?

La faute à qui ? Sinon à la France et à ses Elus !

Ils ont été parqués dans des camps éloignés de tout . . .. Où leurs parents et eux-mêmes subissaient souvent des humiliations afin de les soumettre et de les avilir.

Peu de soutien vous a été accordé.

Dans un contexte normal, vous auriez pu vous assimiler, encore eut-il fallu que la possibilité d’étudier vous soit donnée.

Vous auriez pu affirmer que l’histoire de l’Algérie ne se résume pas uniquement aux 8 années de guerre. Il y a eu un avant et un après.

Avez-vous été frappés d’amnésie Mesdames et Messieurs les Elus pour ne pas vous souvenir que leurs aïeuls ont largement contribué en se battant pour la France, à vous libérer du joug allemand en participant en particulier en 1944-45 à de nombreux combats en valeureux soldats ?

Ils ont versé leur sang sans hésitation sur la terre de France, malgré la barrière de la langue et de la culture.

De grâce pour le respect du passé historique, éviter de les mépriser et de classer leurs descendants de sous- . . . je ne sais quoi pour justifier l’injustice et le mépris dont ils sont victimes.

     Votre devoir à l’époque et, encore plus maintenant était et est de leur permettre de se fondre dans la société.

Mais, peut-être vous faisaient-ils peur en raison de leurs compétences et de leur volonté ?

Au fait, en période électorale, leurs voix n’ont-elles pas la même valeur que les vôtres ?

 Mes Frères, mes Sœurs, regroupez-vous, mobilisez vos enfants qui ont pour la majorité fait des études supérieures et montrez que quelles que soient les circonstances, vous comptez !

N’ayez pas honte de vos racines et affirmez que vous êtes fiers de vos aïeuls et de vos parents et, comme les « Pieds Noirs », votre cœur a des doubles racines : « l’Algérie et la France » et vous en êtes fiers !

Quant à moi je ne fais pas partie de votre communauté, vos pères Harkis m’ont élue Présidente du CNLH des PO, il y a de nombreuses années.

Je suis fière d’avoir à leur côté contribué à amener une pierre qui, j’espère ne s’émoussera pas  et contribuera à vous rendre l’honneur et la fierté d’être fils et fille de Harki.

Que DIEU leur permette un jour si ce n’est déjà fait de trouver la paix et le repos de leur âme ainsi qu’aux vivants d’avoir fait le choix de verser leur sang pour le Drapeau Français qu’ils ont servi ainsi que leurs aïeuls avec honneur et gloire.

.Mesdames et Messieurs les Elus, nous vous souhaitons de méditer sur l’histoire de ce pays appelé Algérie que dans les années 1840.

La devise de la France n’est-elle pas : Liberté-Egalité-Fraternité ?

A bientôt.

Mauricette TORRENT

- 25 septembre à Port-Vendres (66) -

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