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Raviver la mémoire des Harkis de Mirande (32)

Berdoues-Mirande

Pour la 4ème année, un rassemblement a été organisé à Berdoues, le 24 septembre, veille de la journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives, pour leurs sacrifices et les sévices subis au service de la France, lors de la guerre d'Algérie.

            La journée mémorielle gersoise, intitulée « Une histoire à partager, une mémoire à honorer », est chaque année conçue par un comité de pilotage, présidé par Mme la sous-préfète de Mirande et regroupant de nombreux acteurs (services de l'Etat, associations, établissements scolaires et collectivités locales). La forêt de Berdoues a connu le seul chantier de forestage du Gers, et 25 familles ont été logées à Mirande, dans un camp, de 1962 à 1975.

            Pour mieux connaître ces temps d'histoire et raviver la mémoire locale du vécu des Harkis, plus d'une soixantaine de personnes ont été accueillies par Mme Emeline Barrière, sous-préfète de Mirande (représentant M. le préfet, empêché cette année), par Mme Fabienne Saphore, maire de Berdoues, par Mme Fatma Adda, présidente-fondatrice de l'association H.O.M. (Harkis Occitanie Mémoire) et par M. Olivier Dupont, directeur du service départemental du Gers de l'Office National et Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

 Une marche et des témoignages sur le sentier des Harkis

 Guidés par deux agents de l'Office National des Forêts (Olivier Chaze, responsable de l'Unité Territoriale de Gascogne – Gers et Haute-Garonne Ouest -, et Jacky André, technicien basé en forêt de Berdoues), les participants se sont rendus au cœur de la forêt, le parcours étant sécurisé par les bénévoles de l'association ACTA. Sur le trajet, les deux forestiers ont fourni de nombreuses explications appréciées, tant sur les peuplements traversés que sur leur gestion (organisations des coupes, commercialisation des bois, ...).

          

  A la stèle Raynal, dressée en souvenir des travaux réalisés par les Harkis devenus ouvriers forestiers, Fatma Adda remercia les participants, parmi lesquels on trouvait notamment M. Louis Saint-Ygnan (délégué du Souvenir Français Gers), des anciens appelés du Contingent en Algérie, les responsables d'ACTA, et beaucoup de personnes sensibles à la démarche mémorielle.

Le temps fort est venu avec la lecture, par des descendants directs des familles de Harkis, de témoignages émouvants du traumatisme de l'exil et de leurs conditions de séjour dans les camps en France.

Une danse « Dans les yeux de Zora », en attendant un Salon littéraire en 2023

 Après le repas citoyen tenu dans la salle des fêtes, c'est près du Moulin de Berdoues que chacun a vécu un autre moment fort, sous forme d'une danse créée par Maud et Sonia Barro (association Résodanse32), à partir des récits de vie recueillis par des lycéens de Mirande, dans le cadre de travaux de recherche encadrés par leurs professeures.

            Cette initiative a été particulièrement appréciée par les spectateurs, et elle sera présentée devant des classes du lycée agricole de Mirande sensibilisées à ce pan de l'histoire locale.           

Cette journée mémorielle sera renouvelée en 2023, sous la forme d'un salon littéraire, projet dans lequel les membres de l'association HOM se mobilisent déjà.

- Cliquez sur les panneaux -

Raviver la mémoire des Harkis de Mirande (32)
Raviver la mémoire des Harkis de Mirande (32)

Mirande (Gers) Hameau de forestage de 1962 à 1975, la sous-préfecture de Mirande, dans le département du Gers accueillit un hameau de forestage. A l’initiative de Mr Maurice Bourgeois, sous-préfet en poste à Mirande après avoir été en poste à Médéa en Algérie, ce hameau put voir le jour. Les harkis et leurs familles,124 personnes, arrivent en autocar à Mirande le 10 octobre 1962 en provenance du camp du Larzac.

Ils sont répartis dans 26 tentes militaires. Le campement de tentes fut installé en bordure la cité, sur une portion de l’ancienne voie ferrée désaffectée en 1959. L’ancienne gare fut utilisée pour installer les locaux du chef de hameau, l’infirmière et s les services sociaux. Pas de clôture, pas de fils de fer barbelés pour délimiter le hameau. Le premier hiver fut très pénible dans la boue avec des épisodes neigeux. Les enfants furent rapidement scolarisés dans les établissements scolaires locaux.

Des associations bénévoles du lieu ont soutenu femmes et enfants. Elles organisaient des activités et loisirs pour les enfants. Les harkis construisirent des logements pour loger leurs familles. Puis les hommes étaient furent affectés dans une entreprise à Auch distant d’une vingtaine de Km, et dans un chantier de forestage distant de 5 Km sur la commune voisine de Berdoues. Les transports étaient assurés en camions militaires. Les hébergements en dur furent inaugurés le 31 juillet 1963.

Chaque logement comporte trois pièces, une salle d’eau et une courette. Ils ont été détruits en 1975 après le départ des familles. Aujourd’hui, une stèle marque l’emplacement du hameau. Elle est fleurie chaque année lors de la commémoration de la journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives, pour leurs sacrifices et les sévices subis au service de la France, lors de la guerre d'Algérie. A Berdoues des panneaux rappellent l’activité des harkis dans la forêt.

Chaque année, une randonnée guidée par des agents de l’ONF puis des poèmes et témoignages sont lus devant la stèle au pied des sapins de Douglas plantés à l’époque par les Harkis. La journée se poursuit par un repas solidaire puis diverses animations (lectures, spectacle chorégraphique, projection de film...). L’association HOM Harkis Occitanie Mémoire est fortement impliquée dans l’organisation de cette journée.

Texte et photos : Association H.O.M.

27/09/2022

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Dates des rassemblements, pour la Reconnaissance, la mémoire, et la culture.
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