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Dans le sud de la France, des “ossements d’enfants” harkis révélées par des fouilles

- Mise à jour le 27 Mars 2023 à 19 h 00 -

- Pour voir la vidéo cliquez sur la photo -

Le long des vestiges d’un cimetière sauvage tout juste découvert, Nadia Ghouafria, fille de Harkis, marche, saisie par l’émotion de découvrir ce qu’elle cherche depuis des années: les tombes d’enfants morts dans des camps en France après la guerre d’Algérie et enterrés indignement.

“ C’est un mélange entre satisfaction que les tombes aient été localisées, mais aussi une tristesse et une colère de les savoir toujours là, malgré un signalement de la gendarmerie en 1979 " qui indiquait que les autorités françaises savaient où ces bébés et enfants avaient été enterrés sans sépulture décente il y a 60 ans, témoigne Nadia Ghouafria.

Français musulmans recrutés comme auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), les Harkis ont été abandonnés par la France à la fin du conflit. Comme des dizaines de milliers d’entre eux, les parents de Nadia ont fui en France et ont été parqués dans des “camps de transit et de reclassement” gérés par l’armée, aux conditions de vie déplorables.

Depuis quelques jours, aux abords du site des camps de Saint-Maurice-l’Ardoise et du Château de Lascours, dans le Gard (sud-est de la France), où ont vécu les parents de Nadia, des fouilles ont lieu en contrebas d’une clairière à peine visible depuis la route. Elles ont révélé les sépultures d’enfants harkis, morts de froid ou de maladie contagieuse. Au loin, le mont Ventoux arbore un sommet neigeux, sous un soleil voilé.

“ Ossements d’enfants 

Sur plusieurs dizaines de mètres, suivant un alignement légèrement oblique, les sépultures se devinent, sous une terre à l’aspect et aux couleurs modifiés “ par un creusement antérieur et par la décomposition des corps ”, prévient Patrice Georges-Zimmermann, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) au côté de son collègue, Bertrand Poissonnier.

Nous avons la confirmation qu’il s’agit bien du cimetière recherché, puisque deux tombes, au moins, recèlent des ossements d’enfants ”, annonce à l’AFP l’archéologue. Cette découverte historique est le résultat de fouilles sans précédent décidées pour la première fois par l’Etat français après la révélation de l’existence de ce cimetière par une enquête de l’AFP en septembre 2020 et le travail inlassable d’associations locales pour sortir de l’oubli ce pan tragique de l’histoire franco-algérienne.

Plusieurs piquets, oranges vifs, sont plantés par les deux archéologues signalant l’emplacement des tombes. “ Nous avons un certain nombre de fosses, ovales, assez étroites, dont la taille dépend de l’âge des individus placés dedans. Beaucoup sont des enfants, voire des bébés ”, poursuit l’expert, devant Nadia Ghouafria.

C’est elle qui a découvert le procès-verbal d’un gendarme rédigé en 1979, révélé au grand public par l’AFP, attestant que les autorités avaient eu connaissance de l’existence de ce cimetière mais n’en ont délibérément pas informé les familles harkies. Une première campagne de fouilles menée quelques centaines de mètres plus loin n’avait, l’an dernier, pas été conclusive.

Aide pour les familles

Cette fois, c’est le bon endroit. Dès ma première lecture du procès-verbal, j’étais convaincue que le cimetière existait. Ça va aider beaucoup de familles à la recherche de leur défunt ”, reconnaît Nadia, qui a créé l’association Soraya,

dédiée à la mémoire des enfants d’ex-combattants morts dans les camps et dans les hameaux de forestage.

La pelleteuse poursuit un méticuleux déblaiement. Sous la terre remuée, une dalle apparaît soudain. Le moteur de la machine est stoppé, les deux archéologues s’approchent. Patiemment, l’un d’eux dégage la surface à l’aide d’une rasette, un petit outil en fer. Deux pierres, plates, grises et rectangulaires, se révèlent.

Ça ressemble vraiment à une pierre tombale ”, commente M. Zimmermann. A l’extrémité des autres fosses, seules quelques petites pierres avaient jusqu’ici été repérées, “ probablement des stèles déposées au niveau de la tête du défunt ”, selon Bertrand Poissonnier.

Dans un porte-vues, une dizaine de documents guide les archéologues dans ce dossier “ particulier ” puisque “ des gens qui existent encore ont des membres de leur famille enterrés ici ”, précisent-ils. Parmi les personnes décédées dans les camps où furent relégués les Harkis en France, une grande majorité étaient des bébés mort-nés ou des nourrissons, selon l’historien Abderahmen Moumen et les témoignages de familles.

Un double drame car ces dizaines de bébés ont été enterrés à la va-vite par leurs proches ou par des militaires, dans les camps ou à proximité, dans des champs. Avec le temps, les familles de Harkis, relocalisées loin de ces lieux, ont enfoui au plus profond d’elles-mêmes les fantômes de ce passé traumatique.

Sur le registre d’inhumation des camps de Saint-Maurice l’Ardoise et Lascours tombés longtemps dans l’oubli avec le procès-verbal du gendarme, sont apposés 71 noms, dont 10 adultes et 61 enfants. Dans ce cimetière sauvage enfin découvert, le registre annonce l’inhumation de 31 d’entre eux.

23/03/2023

 

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B
"LA MÉMOIRE ENFOUIE !"<br /> <br /> Après la découverte de tombes d'enfants dans des camps de Harkis...Rivesaltes, Saint Maurice l'Ardoise !<br /> <br /> Que dire de cette chappe de plomb étouffante, courageusement révélée par Ahcene Arfi et bien d'autres comme Nadia Ghouafria, qui s'est investie corps et âme dans des investigations depuis 2015...<br /> <br /> Sur le site officiel de Harkis Dordogne, toutes les informations, et aussi l'aboutissement d'un travail mémoriel de longue haleine...<br /> <br /> Le 20 mars, des tombes non identifiées ont été retrouvées par miracle, grâce à des fouilles de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), dans un terrain militaire dans le département du Gard, dans le sud de la France.<br /> <br /> Ces fouilles sans précédent ont été décidées par l'État français après la révélation de l'existence de ce cimetière dans une enquête de l'AFP en septembre 2020 et le travail inlassable d'associations de Harkis locales.<br /> <br /> RARES SONT LES MEDIAS, QUI EN PARLENT...Pourquoi ce silence complice ?<br /> <br /> Certains quotidiens régionaux semblent dire : "Circulez, il n'y a rien à voir"...<br /> <br /> Une fois de plus, la parole de la seconde génération Harkie, se libére après les révélations sur la découverte des tombes de jeunes enfants inhumés à la hâte dans des terrains vagues à l'abri des regards...<br /> <br /> Sans sépultures, sans noms, et sans aucune dignité !<br /> <br /> 60 ans après, une première découverte, celle du camp de Rivesaltes, et tout récemment celle de Saint Maurice l'Ardoise...les choses se précisent pour tous ceux qui se sont sacrifiés pour la France, en l'occurrence les Harkis...<br /> <br /> Mémoire cachée, Mémoire enfouie dans les méandres de l'oubli...Les enfants de la seconde génération veulent savoir et connaître la responsabilité de l'Etat...<br /> <br /> Il nous appartient à chacun d'entres-nous d'entretenir ce travail mémoriel, en lieu et place de nos parents...la plupart ont disparu...<br /> <br /> Il y a des vérités qui ne s'expliquent pas, ne serait-ce qu'au nom de la morale, et de la dignité humaine...<br /> <br /> Il semble que les politiques de tous bords, qui se sont succédés, refusent ce lourd héritage de soigner les plaies d'un passé honteux, et douloureux !<br /> <br /> Un dialogue de sourds, aussi violent qu'affligeant, qui irrite la mémoire collective comme une maladie incurable, dont toutes les parties en présence, se seraient bien passées...<br /> <br /> Les décideurs renient leur propre histoire à de vaines promesses, et de "pardon gravé dans le marbre de la loi", qui ne sert que de soupape d'une coquotte-minute en plein ébullition !<br /> <br /> C'est pas faute de le dire, mais le bon sens ne semble pas être à la hauteur de la reconnaissance et des sacrifices consentis...<br /> <br /> Car, si la réparation pécuniaire appaise certains esprits malveillants, elle ne peut refermer des cicatrices encore ouvertes...<br /> <br /> L'information étant censurée, je demande à mes amis de partager cette réflexion au maximum...<br /> <br /> C'est Scandaleux !<br /> <br /> Jean Pierre Behar
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A
Ma belle mère qui était au château lascours à enterré sa fille dans ce cimetière fantôme
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Z
Bonjour à toutes et tous,<br /> Toutes mes condoléances à ces familles,je m'associe à leurs douleurs.<br /> Un grand pays humaniste,ne peut pas se rabaisser ainsi!<br /> Cette honte,ce déni doivent être réparées,il est temps que la FRANCE,endosse sa part de responsabilité,c'est à ce prix que nous retrouverons la paix,car nous tous nous savons, que nous ne pourrons jamais réparer le passer.<br /> Politiciens de FRANCE,éclairez nous d'une lueur d'espoir!<br /> Montrez-vous dignes de l'intérêt que vous porte la NATION!<br /> À mon père,ma mère,mes sœurs et mes frères, à toute la communauté harkie, bafouée dans ses droits les plus élémentaires...<br /> Quelle honte!
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