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Bientôt un mémorial pour le cimetière des enfants harkis à Saint-Laurent-des-Arbres

La secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire, Patricia Mirallès, s'est déplacée ce vendredi 21 avril à Saint-Laurent-des-Arbres pour un hommage aux 27 enfants de harkis dont les sépultures ont été retrouvées en mars dernier.

Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des anciens combattants et de la mémoire a rendu hommage aux enfants de harkis morts à Saint-Laurent-des-Arbres. © Radio France - Julia Beaufils 

"C'est une grande avancée car un mémorial va être construit", se satisfait avec émotion Nadia Ghouafria, la présidente de l'association Soraya pour la mémoire des enfants d'ex-combattants morts dans les camps. Ce vendredi 21 avril, la secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire, Patricia Mirallès, a rendu hommage aux 27 enfants de harkis morts dans l'ancien camp militaire de Saint-Maurice l’Ardoise à Saint-Laurent-des-Arbres. En plus de cet hommage poignant, une annonce a été faite : celle de la construction d'un mémorial, la possibilité de récupérer des dépouilles et d'effectuer des tests ADN de confirmation pour les familles qui le souhaitent.

Des familles soulagées

Parmi les personnes présentes, des élus du territoire gardois, des anciens combattants harkis mais surtout des familles. Seifoune accompagne son mari qui marche difficilement. Pendant 60 ans, elle n'a pas pu faire entièrement le deuil de son premier enfant. "J'ai perdu mon fils Raoul, il avait 20 jours", explique-t-elle avec un fort accent algérien. Elle et son mari sont arrivés en plein mois de décembre 1962. Son nourrisson est mort de froid. La dépouille lui a été enlevée par des militaires, et pendant six décennies elle n'a pas su où elle reposait.

Alors pour la fille de Seifoune, la découverte des corps en mars dernier et cette reconnaissance de l'État c'est très important : "je suis émue et soulagée de savoir que nous allons enfin pouvoir nous recueillir sur la tombe de mon frère".

"Décider du devenir du corps d'un enfant défunt est une décision extrêmement intime et douloureuse. Quelque soit leur choix, l'État financera et accompagnera pour répondre aux souhaits des familles. Nous le leur devons, pour réparer les abandons d'hier", insiste la secrétaire d'État

Après le symbole, une réparation financière ?

Nadia Ghouafria n'aime pas parler de cimetière d'enfants harkis mais plutôt de "cité des bébés". Cette venue de la ministre c'est l'accomplissement d'années de recherches pour cette assistante maternelle qui s'est prise de passion pour les archives depuis 2015. "Ils sont comme mes frères et sœurs maintenant, explique-t-elle avant d'ajouter, Seifoune c'est un peu notre maman à tous, une des dernières à pouvoir témoigner." Mais le processus de réparation n'est pas terminé, car pour Nadia après les symboles, il faudra une réparation financière des "erreurs de l'État français".

Patricia Mirallès découvre les ruines de l'ancien camp militaire de Saint Maurice l'Ardoise. © Radio France - Julia Beaufils

Des fleurs ont été déposées à l'endroit de la découverte des 27 sépultures d'enfants. © Radio France - Julia Beaufils

Seifoune et Nadia échangent avec la secrétaire d'État. © Radio France - Julia Beaufils

Seifoune et son mari sont venus de Nîmes pour connaître le lieu exact où repose le petit Raoul. © Radio France - Julia Beaufils

Malika Tabti

Mr Laidaoui, Patricia Mirallès 

21/04/2023

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 L' Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins

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