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Cimetière d'enfants de harkis du camp de Rivesaltes : les dépouilles ont disparu

Un ancien cimetière d'enfants harkis décédés entre 1962 et 1964 a été retrouvé au camp de Rivesaltes. Mais il ne reste plus aucun ossement : les dépouilles ont été déplacées et personne ne sait où. Pour les familles de harkis, c'est un choc.

Baraquements en ruines du camp de Rivesaltes © Radio France - Anne Jocteur Monrozier

Un ancien cimetière d'enfants harkis décédés entre 1962 et 1964 a été découvert au camp de Rivesaltes, mais aucun ossement n'a été retrouvé sur place, a annoncé la préfecture des Pyrénées-Orientales. Entre 1962 et 1964, au moins ( 146 personnes sont décédées lors de leur passage par le camp Joffre) dont 50 bébés ou jeunes enfants de harkis sont morts de froid ou de malnutrition dans le camp de Rivesaltes, mais les archéologues sont formels : il n'y aucune trace de dépouille. Pour les familles de harkis, qui réclamaient depuis des années des fouilles afin de retrouver ces corps enterrés sans la moindre sépulture, cette annonce est un véritable choc.

L'incompréhension et la colère des familles

"Je suis descendu avec un espoir. Je reviens avec beaucoup de colère et d'amertume de savoir que les corps ont été déplacés " a réagi au micro de France Bleu Roussillon Hacène Harfi, qui a fait le déplacement depuis le Gard, dans l'espoir de pouvoir enfin se recueillir sur la sépulture de son petit-frère, décédé et enterré au camp de Rivesaltes. " Beaucoup de questions se posent : comment et pourquoi a-t-on déplacé des corps, sans l'avis des familles ? On ne comprend pas. On a camouflé ces morts. Il n'y a que des points d'interrogation. On est face à un mur. C'est douloureux. On n'arrive pas à se recueillir et à faire un véritable deuil ".

Le cimetière a pourtant bien été localisé : en surface, les archéologues ont retrouvé des vestiges et des plaques numérotées. En creusant, ils ont pu confirmer la présence de nombreuses tombes. Mais il n'y a plus aucun corps, plus aucun ossement. Les dépouilles des enfants ont disparu. Les tombes ont été rouvertes et les ossements ont été enlevés. " Des levées de corps ont dû être effectuées par le passé " a indiqué la préfecture.

10/10/2024

C-est-ici.gifhttps://www.harkisdordogne.com/ 

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J
Malgré la persévérance et le long combat de Ali Amrane, Marie Gougache, Ahcene Arfi, Ghalia Thami, et bien d'autres hélas... <br /> <br /> L'heure est à la déception et à l'incompréhension !<br /> <br /> Les Familles de Harkis de Rivesaltes, sont une nouvelle fois au pied du mur. Malgré les recherches et les sondages archéologiques pour retrouver les dépouilles des enfants de Harkis, leurs proches ne pourront pas faire leur deuil !<br /> <br /> Le maire de la Commune, incapable d'apporter une réponse sur le déplacement des corps, et les donneurs d'ordre des exhumations qui ont pu avoir lieu...<br /> <br /> Si la réunion en préfecture n'a apporté aucune réponse aux familles qui ont fait le déplacement, une chose est quasi-certaine les proches des défunts n'ont pas été consultés !<br /> <br /> Cette affaire "des corps disparus", suscite la colère et l'incompréhension, après les informations vides de tout leurs sens, et fournies par l'administration ...<br /> <br /> En attendant que l'administration puisse donner une réponse, la Communauté Harkie se mobilise dans un élan de solidarité autour des proches.<br /> <br /> De tout coeur, je vous apporte tout mon soutien !<br /> <br /> Jean Pierre Behar
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K
C'est honteux. Scandaleux. Ignoble. Comment des êtres sois disant humains ont- ils pu faire des choses pareilles ?! Je partage très sincèrement la peine des familles. Je suis de tout cœur avec vous.
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R
Bonjour,<br /> <br /> Mais non, ce n'est pas possible. Pas chez nous, le pays des droits de l'homme? circulez, il n'y a rien à voir messieurs les Harkis. <br /> <br /> C'était pareil et cela l'est encore avec les cimetières chrétiens d'Algérie, la plupart ont été dévastés, saccagés depuis l'indépendance alors que les accords d'Evian prévoyaient de les garder en état... <br /> <br /> Nous sommes des empêcheurs de tourner en rond, des nostalgiques, nos morts ne comptent pas. Soixante ans après... Mais, savent ils que la plaie est toujours ouverte pour les descendants, en ont-ils conscience, je crois que non. <br /> <br /> Quelle honte ! bien sûr qu'il doit y avoir des traces de ces déplacements, c'est évident, il faudrait faire pression pour accéder aux archives de la préfecture ou peut-être même de la gendarmerie Nationale compétente à l'époque sur cette commune. Les pompes funèbres aussi... Voir avec des anciens qui habitent encore dans les parages, cela ne passe pas inaperçu de déplacer des corps... <br /> <br /> Bien sûr ce genre de recherches demandent de la persévérance, de la méthode aussi et il faut être une équipe motivée pour se lancer dans ce travail de longue haleine assurément. <br /> <br /> D'autres y sont arrivés, je parle d'enfants de Harkis mais quel travail, quel investissement. <br /> <br /> En disant cela, je pense à Nadia Ghouafria bien sûr. <br /> <br /> Courage à celles et ceux qui se lanceront dans cette quête de la vérité.<br /> <br /> Harkamicalement.
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