19 Juin 2023
Rappel du travail de l' association SACHE de l' Aude siégeant sur Carcassonne.
L’association Supplétifs Anciens Combattants Harkis et leurs Enfants de l'Aude a pour objet entre autre le travail mémoriel sur l’Histoire des Harkis, dont nos actions depuis 2016 dans les écoles et conférences extérieures.
Depuis quelques années nous essayons de faire découvrir l’histoire méconnue, stigmatisée des Harkis. On a eu du mal à communiquer sur cette histoire face aux stéréotypes des personnes que nous avions rencontrés qui pour beaucoup d’entre eux, le mot Harki était synonyme de « traître », sans connaître l’histoire.
Depuis 2017, Accompagné de l’Historien Abderahmen Moumen, docteur en Histoire et des témoins de notre association, nous avons pu sensibiliser les élèves, des personnes en explicitant : « Les Harkis, quelle Histoire ? ».
Ainsi nous avons pu assister à une libération de la parole pour certains, des larmes pour d’Autres, une compréhension claire pour les professeurs également qui jusque-là ne connaissaient pas cette Histoire par manque de moyens pédagogiques, de documents... Nous tenons encore à remercier tous les chefs d’établissements, professeurs de l’Aude qui nous accueillent depuis l’année 2016...
Nous avons eu du mal toutes ces dernières années à faire connaître un pan de notre Histoire « Les Harkis, quelle Histoire ? », S.A.C.H.E de l’Aude continue à avancer pour une mémoire apaisée.
La vraie Histoire des Harkis doit être intégrée dans le livre de France.
Nous avons saisi Madame Sophie Élizéon, ancienne préfète de l’Aude au mois de mars 2021 avant son départ au conseil des ministres, en tant que déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, et la haine anti-LGBT, afin qu'elle étudie la non protection du mot Harkis (bien avant la saisie de la CNIH), on lui a transmis la thèse sociale sur la situation des enfants des Harkis écrit en 2007 par Hafida CHABI :
« Le 29 mars 2023, monsieur Jean-Marie Bockel, président de la Commission nationale indépendante Harkis (CNIH), madame la Préfète Sophie ELIZEON déléguée interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), et les ministres ont signé un protocole d’accord pour lutter contre les manifestations de haine envers les Harkis. »
C'est une belle avancée.
Nous constatons l'évolution mémorielle concernant les Harkis en France depuis 2016, au plan national, l’association S.A.C.H.E de l’Aude a plus de facilité à communiquer sur ce sujet sensible voire Tabou comparé il y a tout juste sept années.
Il est très bien d’avoir mis des moyens pédagogiques pour les collèges, les lycées nous reconnaissons notre méthode que nous utilisons depuis 2016.
Le film incomplet « les Harkis » de Philippe FAUCON ne fait pas parti d’un bon moyen pédagogique pour les jeunes qui peut les amener vers des amalgames. Il doit être remplacé par « Harki, pays caché » de Jean Luc GETREAU (enseignant) un film plus développé destiné à la jeunesse.
L'historienne Karima DIRECHE, à l’annexe 4 du rapport « Harkis » rappelle une stigmatisation des Harkis que nous connaissions toutes et tous vu du gouvernement Algérien qui n'avait pas lieu d'être hormis de blesser encore une fois la population Harki indirectement.
Le problème de stigmatisation, de la méconnaissance de l’Histoire réelle des Harkis doit être réglée déjà en France et intégrée par la suite dans les manuels scolaires.
Après Madame Dirèche pourra entamer la vision des Harkis par le gouvernement Algérien ou en faire une comparaison d'enseignement avec la France, quelle ironie du sort ?
En tant qu’historienne franco-algérienne, Madame Dirèche aurait dû logiquement rappeler dans son annexe 4 la journée du 11 octobre 1965, lorsque De Gaule a reçu Monsieur Boutéflika, porteur d’un message de Boumédienne :
- « tous les problèmes entre la France et l’Algérie ont été examinés au cours d'une entretien d'une heure...dans cet ordre d'idée j'ai eu l’occasion de parler de l'accord pétrolier fort intéressant qui a été conclu et qui sert de base à d'autres pays » ...archives départementales Indépendant 1965.
et de Rappeler en 2005 les propos de Bouteflika alors président de la République d' Algérie : ALGER [AP - jeudi 8 septembre 2005] - Alger tend la main aux harkis. Au cours d’un meeting jeudi, à Oran, dans le cadre de « la Charte sur la paix et la réconciliation nationale » soumise à référendum le 29 septembre prochain, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a affirmé que parmi les erreurs commises dans le passé figurait le traitement du dossier des familles de harkis.
Nous rappelons les propos :
« Nous avons commis des erreurs à l’encontre des familles et des proches des harkis et n’avons pas fait preuve de sagesse. Nous avons suscité en eux un sentiment de haine et de rancœur, portant ainsi un préjudice au pays », a reconnu le président Bouteflika. Il a ajouté qu’« une grande partie de la crise qu’avait connue le pays était due à cette très grave erreur ; et aujourd’hui nous faisons face à une problématique similaire ».
Pourquoi ne l'a-t-elle pas fait ?
Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République disait :
« Aujourd’hui nous écoutons. Et nous entendons.
C'est l'honneur de la France de dire la vérité, quand bien même elle est douloureuse, reconnaître chacune et chacun, créer la possibilité d'avancer, ensemble.»
Continuons d'avancer dans l’apaisement afin que la population Harki ne soit pas à nouveau sacrifiée par des accords politiques, supprimons cette annexe 4 qui n'a pas lieu d'être et remplaçons le film « les Harkis » incomplet pour les jeunes en échangeant par « Harki, le pays caché » complet pour une meilleure compréhension, un bon moyen pédagogique.
« Comme le souligne justement l’historien Pierre Nora « l’Affaire commence à tourner mal quand l’histoire, qui n’appartient à personne et consiste à faire du passé l’affaire de tous, ne se voit plus écrite que sous la pression de groupes de mémoire intéressés à faire prévaloir leur lecture particulière. (…) »
Qu’on nous laisse continuer à être nos propres acteurs de notre Histoire et Mémoire afin de faire valoir la simple Vérité.
« On passe d’une mémoire modeste, qui ne demande qu’à être reconnue, respectée, intégrée au grand registre de l’histoire collective et nationale, à une mémoire essentiellement accusatrice et destructrice de cette histoire » Pierre Nora, Malaise dans l’identité historique.
(Rapport du Conseil Economique Social 2007) »
Concernant la Loi du 23 février 2022 portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d'Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l'indignité de leurs conditions d'accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français, elle reste une loi inique, bien avant sa promulgation S.A.C.H.E de l’Aude entre autres l’avait dénoncée.
Association S.A.C.H.E de l’Aude pour sa présidente Sabbah Atrous.
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