27 Juillet 2022
Jean-Marie Bockel a pu découvrir le camp de Bias avec des harkis qui y ont vécu à partir de 1963.
Nommé au cœur de l’hiver à la tête de la commission chargé des réparations financières autre autres et de la reconnaissance du préjudice pour eux et leurs familles, l’ancien ministre Jean-Marie Bockel effectue sa deuxième visite de terrain à Bias ce mardi, après Rivesaltes la semaine dernière.
Vous héritez d’un dossier qui n’est pas récent, celui de la reconnaissance du préjudice des harkis. La donne a changé ?
"La question des harkis est une question ancienne, les présidents de la République successifs ont chacun apporté leur pierre. Après avoir rencontré les représentants d’associations, Emmanuel Macron a considéré qu’il restait des pas à franchir, d’où la création de cette commission indépendante. Nous sommes au travail depuis la mi-avril et nous ne perdons pas de temps, beaucoup s’accordent à le dire. Il existe deux dimensions dans ce travail. La première porte sur la réparation, elle est enclenchée (lire ci-dessous, NDLR), la seconde est mémorielle. Nous sommes à l’écoute de la diversité des situations des harkis, et de leurs ayants droit."
Après Rivesaltes, vous découvrez Bias en Lot-et-Garonne aujourd’hui. Pourquoi ce choix ?
"La commission profite de l’été pour aller sur le terrain, pour voir ce qui est encore visible. On l’a fait dans les Pyrénées-Orientales, on le fait à Bias, que je ne connais pas. Il est bien d’écouter les associations in situ. Bias est un concentré de toutes les difficultés et des questions, des points, qui méritent notre attention. Beaucoup de harkis ont dans leur famille quelqu’un qui est passé par Bias et le Lot-et-Garonne. Ici, sur ce site, on peut sans difficulté parler d’indignité. Nous ne sommes pas sans savoir que Bias a été le théâtre d’un vécu tragique, c’est une visite sensible mais nous souhaitons aller à leur rencontre."
Les propositions de votre commission n’ont pas satisfait une partie de la communauté harki. Quelles sont vos réponses face à ces critiques ?
"Nous avons pris note des remarques. Il existe 75 sites référencés par décret dans le pays, dont six camps. On veut savoir si certains lieux peuvent ou non entrer dans les critères et être rajoutés sans changer la loi, et si d’autres peuvent poser des questions pour leur prise en compte. On constate aussi qu’il existe des clivages entre les harkis et leurs familles. Je rappelle ici que l’Etat français peut réparer le préjudice dont il est la cause mais il est vrai que certains estiment avoir vécu des discriminations dans les villes et les villages. Nous devons les écouter mais j’interviens dans le cadre de la loi et c’est un point que nous assumons. Des remarques se sont faites jour également sur le montant alloué pour la réparation. Bien sûr, le montant du préjudice est bien plus important que les sommes allouées. On est là dans une dimension forfaitaire. C’est une mesure complémentaire, et c’est aussi une cote plus pu bien mal taillée."
"La parole des harkis et de leurs descendants est importante, leur a répondu Jean-Marie Bockel. Nous, on est là pour vous écouter. Dans notre feuille de route il y a également un rapport annuel que nous devons remettre au plus haut niveau de l’Etat. Et ce rapport, on a déjà commencé à travailler dessus."
26/07/2022
- Durée vidéo 23" -
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