12 Juin 2017
Un hommage sur le site de l'ancien hameau forestier. MC
De nombreuses personnes étaient dernièrement réunies dans une clairière proche du col de Sainte-Colombes pour rendre hommage à plus de 140 familles Harkis qui, de 1963 à 1974, avaient vécu dans le hameau forestier du Plô de Mailhac.
Président de la communauté Harkis du saint-ponais, Hocine Boudjemaa, a longuement remercié tout ceux qui chaque année se déplacent sur ce site où la nature a repris le dessus. On devine a peine le tracé de la rue principale qui desservait une trentaine de baraquements légers.
Montrant le ciel peu clément ce jour là, il déclarait avec une grande émotion dans la voix : "Ce n'est pas la pluie, mais les larmes de nos anciens partis trop tôt qui nous mouillent." Il insistait avec force sur l'importance du devoir de mémoire "seul moyen de faire en sorte que de pareils événements ne se reproduisent plus jamais."
Dans ses propos, le maire de Saint-Pons-de-Thomières, Georges Cèbe, rappelait cette triste période : "Ces familles, après avoir connu les souffrances et les horreurs de la guerre d'Algérie, ont dû faire face à des conditions de vie très sommaires et à l'isolement dans ce massif forestier. Les hommes étaient employés par l'Office national des forêts sur des chantiers de reboisement. Les femmes restaient au camp pour s'occuper des tâches ménagères. Les enfants étaient scolarisés sur place, les instituteurs se déplaçant pour apporter l'instruction."
La situation a duré jusqu'en 1974, date à laquelle des logements HLM ont été construits aux Marbrières du Jaur.
Commençait alors une longue période d'intégration dans la vie locale.
Président du Conseil départemental, Kléber Mesquida, estimait que cette histoire était fortement liée à celle de Saint-Pons-de-Thomières : "L'arrivée de ces familles a été une richesse humaine (…) Les hommes ont travaillé, ils ont contribué à structurer ce territoire. Aujourd'hui un grand nombre nous ont quitté, d'autres sont toujours là, les enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants vivent ici ou dans les environs. Il est important qu'ils puissent venir se retrouver et revoir le lieu où ont vécu leurs aînés."
A partir d'une vue aérienne récemment retrouvée, et de photographies existantes, l'élu va faire réaliser une maquette qui servira à l'avenir de témoin aux jeunes générations qui pourront s'imprégner des conditions de vie de leurs ancêtres.
Un dépôt de gerbe et une Marseillaise clôturait cet hommage avant un verre de l'amitié servi, mauvais temps oblige, dans la salle de réception de la mairie.
10/06/2017
*******
*******
Vous pouvez laisser un commentaire sous chaque article, en bas à gauche, dans commenter cet article.