29 Janvier 2016
Mourad Abadli (Photo: Thierry Allard / Objectif Gard)
Il ne compte pas en rester là : Mourad Abadli, ancien agent administratif du SDIS qui avait déposé plainte contre une collègue de travail pour injures racistes demande désormais que des sanctions soient prises.
Le 13 janvier dernier, Mourad Abadli, par ailleurs ancien candidat Front de Gauche aux départementales sur le canton de Bagnols, et Mme C., visée par la plainte, signaient un accord de médiation devant le pôle anti discrimination de la cour d’appel de Nîmes.
«Quand j’ai dit que j’avais été traité de ‘bougnoule’, j’ai été mis à l’écart »
Un accord dans lequel Mme C. acceptait de « présenter ses excuses » à Mourad Abadli, tout en affirmant qu’à « aucun moment dit-elle elle n’a souhaité faire autant de mal à Monsieur Abadli, les conflits qu’ils vivaient tous les deux étaient à ses yeux des conflits purement professionnels et que ses agissements étaient, dit-elle, sans aucune intention raciste même si ses propos ont pu déraper. » Pour seule réparation, Mourad Abadli demandait le versement de 50 euros à l’Orphelinat des sapeurs-pompiers.
Il réclame aujourd’hui au SDIS de prendre des sanctions contre Mme C.
« Je demande que le SDIS condamne cet agent et reconnaisse officiellement que ces propos m’ont touché et m’ont éloigné de mon travail pendant une période d’un an », affirme-t-il, avant d’interpeller le président du département Denis Bouad : « je lui demande par la même occasion de prendre des mesures envers la direction du SDIS pour leur demander d’être plus à l’écoute de leurs agents qui souffrent en silence. »
Car Mourad Abadli l’affirme : il a été « mis au placard ». « Quand j’ai dit que j’avais été traité de ‘bougnoule’, j’ai été mis à l’écart, plus personne ne me parlait, les seules qui le faisaient, c’était en dehors du SDIS » au cours d’une affaire qui a duré « de 2009 à 2015. » S’il a tenu, c’est grâce « à Eric Parilla, qui a témoigné en ma faveur, et la CGT, là du début à la fin. » Aujourd’hui Mourad Abadli est en instance de départ du SDIS pour un lycée montpelliérain, « pour tourner la page. »
« Le SDIS n’est pas au cœur du problème »
Contacté, le SDIS botte en touche : « aucun propos à caractère raciste n’a été retenu contre Mme C., c’est plus un problème privé, on laisse la justice faire son travail, le SDIS n’est pas au cœur du problème. » S’il est vrai que dans l’accord de médiation Mme C. ne reconnaît pas explicitement des propos à caractère raciste — « même si ses propos ont pu déraper » dit le document — le motif dudit accord, « injures racistes », est inscrit en capitales.
Alors Mourad Abadli ne compte rien lâcher, à commencer par redemander la protection fonctionnelle, qui lui avait été refusée, et il prévient : « si le SDIS ne fait rien, je vais faire une grève de la faim dans leurs locaux.
Je suis fils de harkis, je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour ma dignité. »
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