hameau de forestage n°12 Apt (84)

06/10/2018 15:53

hameau de forestage n° 11 st Raphael (83)

hameau de forestage n° 12 Apt (84)

Dans le camp d'Apt la mère de Jeanne enceinte, Jeanne assise tenant son frère dans ses bras.

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Voici ce qui reste du camp des harkis d'Apt (Vaucluse ).

- Voir Diaporama ci-dessous -

Des dalles de béton où on était construits les baraques ainsi que "sa forêt et ses rivières ".

Nous avons conservé pour mémoire le grand local de 200 m² dans lequel ont habité en communauté les jeunes Harkis célibataires pour certains, sans famille pour d'autres.

Ce local est devenu par la suite un grand garage pour les camions et un dépôt des machines agricoles pour l'Office National des Forêts .

Auparavant c'était un lieu de rassemblement où nos pères se réunissaient pour aller travailler dans les forêts toute la journée.

Grâce à notre grande solidarité depuis 1962 nous sommes intervenus auprès de la mairie et différentes institutions, et avons pu conserver ainsi le site de la même manière que les baraques ont été construites.

Sur les terres nous avons réussi à faire construire un complexe sportif comme un stade de basket, un stade de tennis, un stade de football ainsi qu'une salle des fêtes pour les mariages et les baptêmes .

Tous ces complexes sportifs portent le nom et prénom par une stèle commémorative des harkis décédés dont mon frère Kader à 28 ans dans ce camp et bien d'autres jeunes.

La plupart des Harkis d'Apt ont séjourné dans le camp de Saint Maurice l'Ardoise jusqu'à l'été 1962 pour se rendre ensuite le 25 novembre 1963 date de l'ouverture du hameau forestier d 'Apt.

À partir de ce jour-là, va s'écrire notre destin à la plume de la boue et du désespoir dans des conditions de vie misérable.

Les hivers étaient rudes et les pluies diluviennes.

Je me souviendrai toujours de nos baraques inondées surtout celle qui était en contrebas.

La baraque de ma tante en était toujours la première victime.

Le peu qu'il y avait dans les baraques était emporté. Nous devions aller au secours catholique de la ville pour demander de l'aide.

Le 15 septembre 1975 la révolte des pères harkis s'organise par une marche silencieuse en cortège devant la sous-préfecture d'Apt. Les principales revendications étaient de dénoncer l'abandon et connaître la date du début des travaux de construction des nouveaux logements. Ils demandèrent aussi le remplacement et la démission du chef du camp et de son épouse pour abus de pouvoir.

Ils demandèrent aussi et surtout la mise en place d' un téléphone secours.

Le lendemain les Harkis reprirent le travail.

Le jour de la manifestation la presse locale était présente.

Il a été annoncé par la sous-préfecture qu 'un projet de construction d'une cité de 14 logements.

(Dont photos ci-jointes).

Suite à la révolte de l'été 1975 des pères harkis, suite à la révolte des enfants de Harkis de notre camp par des manifestations dans notre département, durant l'été de l'année 1979 ont été construits un lotissement de villas où nous vivons toujours unis.

Bien sûr, nos valeureux pères Harkis de ce hameau de forestage d'Apt, pour certains ne sont plus parmi nous, dont mon cher père dont l'héritage de leurs luttes bénéficie à nous tous.

Mais une chose est certaine, l'encre de notre histoire restera à jamais indélébile dans nos mémoires.

C'est pour cela que nous devons continuer à porter le flambeau de notre mémoire commune, dignement tous ensemble, nous enfants de Harkis, c'est pour cela que je rédige un devoir de mémoire sur les conditions de vie dans les camps où je suis née.

ETTHARI Jeanne

Présidente Mémoire Unité Dignité Rapatriés d'Algérie.

M-U-D-R-A

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