6 Mai 2016
Allaoua Rebaï, un habitant de Cherves-Richemont (16), est le président de l’Anasra, principale association de harkis.
Photo F. B.
Les associations de harkis veulent faire bouger les lignes. Ils envisagent d’être présents lors de l’élection présidentielle de 2017. Rencontre avec Allaoua Rebaï, 74 ans, un habitant de Cherves-Richemont, président de l’Association nationale des anciens supplétifs rapatriés d’Algérie.
«Depuis plus de cinquante ans, le sort des harkis reste en souffrance. Il y a eu d’innombrables effets d’annonce, des babioles nous ont été accordées, mais rien de vraiment concret. Nous n’avons jamais eu de poids politique, nous allons changer les choses.» Allaoua Rebaï, 74 ans, un habitant de Cherves-Richemont et président de l’Association Nationale des Anciens Supplétifs Rapatriés d’Algérie (Anasra), sera à Agen le 14 mai à l’occasion de la réunion de toutes les associations harkies de France, avec le double objectif de créer un parti politique et de désigner un candidat à l’élection présidentielle de 2017.
Une rencontre avec François Hollande en 2014
Cet homme originaire de la région de Constantine, en Algérie, où il a été «engagé volontaire» à l’âge de 14 ans dans l’armée française, se bat depuis des années pour une véritable reconnaissance du contentieux qui existe entre la France et sa communauté. «Il n’y a jamais eu de lois pour indemniser les harkis. Ce que nous demandons est pourtant simple: la reconnaissance de l’abandon des harkis et leur famille, l’augmentation de l’allocation de reconnaissance à 300 euros par mois, des emplois réservés dans les administrations et des stages de formation pour les enfants de harkis et des aides pour ceux qui font des études supérieures et pour les veuves de harkis.»
Allaoua Rebaï avait rencontré le président de la République, François Hollande, le 4 juillet 2014 à Paris en compagnie d’une délégation de représentants associatifs. «On pensait que les choses allaient évoluer, mais encore une fois rien n’a bougé.»
Le président de l’Anasra espère qu’un candidat à l’élection présidentielle portant la cause harkie pourra enfin faire bouger les lignes. «Au second tour, on appellera à voter pour celui ou celle qui décidera de régler le problème des harkis», prévient Allaoua Rebaï qui précise que les harkis, enfants, petits-enfants de harkis représentent aujourd’hui «près de 600.000 personnes». «Pendant trop longtemps nous avons été victimes de notre sagesse et les jeunes générations ont envie de passer à l’action. Il faut régler ce problème, qu’on en finisse pour éviter que ça dégénère.»
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