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Le ministre dévoile une plaque en mémoire des Harkis à Juzet d'Izaut (31)

Photos et souvenirs ressortent des mémoires comme cette photo de classe 1963-1964. / Photo DR

Photos et souvenirs ressortent des mémoires comme cette photo

classe 1963-1964. Photo DR

Ce n'est pas coutume dans ce village commingeois de 207 habitants, de recevoir un ministre. 55 ans après le passé du village entre dans l'Histoire.

Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire, est venu, en hommage aux Harkis, pour l'inauguration de la plaque mémorielle du hameau de forestage. Juzet d'Izaut a fait partie des 69 villages qui ont accueilli des Harkis de 1963 à 1967.

 

Des traces du passé retrouvées

 

Dans son discours d'introduction Dominique Ponticaccia, maire de Juzet a rappelé une particularité de ce hameau de forestage :

«Contrairement à beaucoup de hameaux en France ,il n'y avait pas de préfabriqués en ciment concentrés au même endroit. C'est d'ailleurs une caractéristique avec les autres communes d'accueil : les logements étaient des maisons réquisitionnées et réhabilitées par l'armée avec des artisans qui faisaient leur service militaire, un confort minimal eau, électricité, sanitaires non collectifs et surtout le poêle à bois. 36 enfants scolarisés recensés par les deux instituteurs Mme Picard et M.Dedieu à travers des fiches scolaires trimestrielles, certains parents suivaient des cours d'apprentissage du français prodigué par le directeur du CEG d'Aspet, après les cours des enfants.»

 

Le maire n'a pas ménagé sa peine pour retrouver des témoignages sur cette période, les souvenirs ressortent comme ceux de Marie Vialla avec en main la photo de classe de 1963-1964 :

«Dans l'enceinte de la colonie Air France, les Harkis avaient convié la population à un méchoui géant, avec des moutons qu'ils avaient achetés. Ils participaient aux fêtes du village…»

 

C'est le sixième hameau de forestage visité par Jean-Marc Todeschini pour la pose d'une plaque mémorielle. «Depuis mon entrée en fonction, explique le secrétaire d'État, je m'efforce inlassablement d'assurer la paix des mémoires. C'est une lourde responsabilité, particulièrement dans le contexte actuel.»

 

Ces paroles ne suffisent pas aux membres du Comité national de liaison des Harkis qui haranguent le ministre pour obtenir un entretien.

 

Une reconnaissance attendue depuis 55 ans

 

Des membres du Comité de liaison national des Harkis, sont venus haranguer le ministre pour obtenir un entretien avec lui. Gasmi Boaza, président de l'association, s'exprimait dans ces termes :

«J'ai passé 15 ans enfermé dans le camp de Bias, un camp de la honte, je parle en connaissance de cause. 55 ans après la communauté harkis attend un geste fort de la part du gouvernement et de François Hollande par rapport à ses engagements pris le 5 avril 2012. Aujourd'hui nous voulons qu'il y ait un débat à l'Assemblée nationale, une vraie reconnaissance, une loi-cadre qui abouti à une vraie réparation.»

 

Jean-Marc Todeschini a répondu : «Il faut regarder ce qui a été fait, il y a un plan avec plusieurs volets, comme dans toute revendication. Mais il y a la réalité et ce n'est pas aujourd'hui, 55 ans après, que l'on va régler tous les problèmes.»

 

Le ministre a ensuite accepté de rencontrer le groupe dans la mairie pour une réunion improvisée qui n'a pas pour autant calmée les membres de l'association. Les Juzétois ont retrouvé le calme des montagnes mais vont continuer à rechercher dans les tiroirs et les mémoires des traces de ce passé.

La Dépêche du Midi

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