29 Décembre 2016
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28/12/2016
A l'emplacement de l'ancien camp de Saint-Maurice l'Ardoise, 2013• Crédits : Françoise Camar - Radio France
Un documentaire d'Alain Lewkowicz réalisé par Françoise Camar.
Le 19 mai 1975 les Harkis du Gard, ces rapatriés sans patrie, lancent une insurrection qui va durer près d’un an, jusqu’à la fermeture du camp ; une première bataille, car la guerre pour la reconnaissance venait de commencer.
Rivesaltes, Larzac, Bourg-Lastic, Sainte-Livrade, Saint-Maurice l’Ardoise, Bias, Jouques… Ces noms font encore mal pour les 91 000 harkis et leur famille établis en France entre 1962 et 1968, comme une cicatrice qui ne s’est jamais refermée cinquante ans après la fin de la guerre d’Algérie.
Car après la trahison, il y a eu, pour ceux que l’on a appelés les « supplétifs », l’abandon, l’exil et enfin l’effacement, internés de force dans des camps, des hameaux de forestage et autres citées urbaines SONACOTRA.
Il faudra attendre le milieu des années 90 pour voir le dernier camp fermer ses portes… Près de trente ans de lutte acharnée pour une reconnaissance bancale.
Printemps 1975. Treize ans presque jour pour jour après la signature des accords d’Evian qui mettaient un terme à ce que la France appelait les « événements d’Algérie », les internés du camp de Saint-Maurice l’Ardoise dans la commune de Saint-Laurent des Arbres, viennent rappeler à une France giscardienne endormie que le grand H de l’Histoire est également celui de Harki et de Honte.
La France, ils l’avaient pourtant choisie. Ils s’étaient battus pour elle. Ils avaient tué pour elle. Ils étaient morts pour elle. Malgré les déclarations d’intention politique, la France les avait néanmoins abandonnés à leur destin tragique de l’autre côté de la Méditerranée. Si certains ont pu rejoindre la métropole, le pays des droits de l’homme et du citoyen allait les marquer d’un fer aussi rouge que l’empreinte de leur pouce apposée sur leur carte d’identité devenue caduque le temps d’une traversée.
Déchus de leur nationalité, ils étaient devenus l’incarnation de la fin d’un empire dans lequel ils n’étaient que des indigènes, des français pas tout à fait français. La mère-patrie, celle qui avait tant promis, allait désormais les parquer, les assigner, les cloîtrer dans des conditions martiales et spartiates, condamnés à l’isolement, la manipulation, l’arbitraire, l’oubli et la négation. La mauvaise conscience.
Le 19 mai 1975 les Harkis du Gard, ces rapatriés sans patrie, lancent une insurrection qui va durer près d’un an, jusqu’à la fermeture du camp.
Une victoire à la Pyrrhus pour Hacène Arfi, Abdallah Krouk et Kader Hocine, tous trois fils de Harkis. Car si la première bataille venait d’être gagnée, la guerre pour la reconnaissance venait de commencer.
Article La dépêche du Midi "Les fils de harkis occupent l'ancien ONASEC"• Crédits : photographie par Alain Lewkowicz
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