19 Mars 2017
Lors du rassemblement Harki, hier à Saint-Laurent-des-Arbres (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)
Ils ont choisi la veille du 19 mars pour manifester sur le site de l’ancien camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, à Saint-Laurent-des-Arbres.
Le 19 mars, date des accords d’Evian qui ont mis fin à la guerre d’Algérie, « mais qui marque le commencement de notre souffrance », lance Hocine Louanchi, coordinateur du rassemblement militant de la cause Harkie.
Une loi, clé de voûte des revendications
Le militant, qui a vécu dans le camp de Saint-Maurice qu’il a contribué à libérer en prenant les armes en 1975, s’est fait depuis une des voix de la cause Harkie. Une voix toujours présente pour rappeler les massacres qui ont eu lieu après le 19 mars 1962 en Algérie, mais aussi les conditions déplorables dans lesquelles ils ont été obligés de vivre dans des camps comme celui de Saint-Maurice jusqu’au mitan des années 1970.
Alors en cette date symbolique, Hocine Louanchi use de nouveau sa voix éraillée pour exposer les revendications des Harkis présents sur le camp : « on demande qu’à partir du moment où deux chefs d’Etat (Nicolas Sarkozy en 2012 et François Hollande en 2016, ndlr) ont reconnu l’abandon, les massacres et les conditions de vie indignes des camps, on passe aux actes avec une loi de reconnaissance et de réparation du préjudice subi. »
Une vieille revendication, toujours pas entendue par le législateur, à laquelle s’ajoute une nouvelle : « la création d’une fondation pour aider les Harkis qui ont pour beaucoup une petite retraite. » Hocine Louanchi souhaite également toujours transformer ce qui reste du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise « en lieu de mémoire ». Terrain militaire, la rumeur le dit régulièrement à vendre, de quoi ulcérer le militant Harki.
Alors ce rassemblement, pour lequel 200 personnes étaient attendues au fil de la journée, c’est avant tout pour lui l’occasion de « marquer le coup », à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle.
D’ailleurs, il affirme avoir invité de nombreux hommes et femmes politiques à cette journée de mobilisation. A la mi-journée, seuls des élus FN, la conseillère régionale Monique Tézenas du Montcel, deux élues de la région PACA et le conseiller municipal Bagnolais ex-FN Jean-Pierre Navarro s’y étaient présentés. Pas de quoi déranger Hocine Louanchi — « on nous a exclus pendant des années, nous on n’exclut personne » — qui lance un appel : « je dis aux candidats (à l’élection présidentielle, ndlr), si vous êtes pour une loi de réparation, dites-le ! »
Thierry ALLARD
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